J’ai eu le plaisir d’assister aux portes ouvertes de l’école de chiens guides de Toulouse 2016 avec mes appareils photo autour du cou. Comme d’habitude la journée a été très réussie, de nombreux visiteurs, des animations fantastiques et on est passé entre les gouttes. Il y avait une longue queue à l’atelier dans le noir, chaque année c’est bondé. Il va falloir que je pose les appareils photo un jour et que je le fasse !
J’ai beaucoup apprécié les commentaires de démonstration de Magali, la directrice technique de l’école. Elle a un talent fou pour expliquer clairement tout le monde complexe du chien guide. Elle a dit plusieurs fois que le chien guide n’est pas un robot. C’est un être vivant qui fait un travail formidable, mais reste faillible. Ce serait bien si plus de voyants comprenaient le travail du chien guide. Trop souvent les gens pensent que c’est miraculeux, magique, etc. En fait, non. C’est beaucoup de travail, de la part des familles d’accueil, des écoles, et des maîtres. Le chien aussi bosse et apprécie qu’on le laisse travailler !
Et puis Nicolas et Igor sont venus nous voir pour l’occasion, c’est toujours super de passer du temps avec eux. Regardez les photos, Igor est de plus en plus beau, vous ne trouvez pas ?
Ce chiot aime tout le monde, mais surtout les autres chiots !
Aujourd’hui nous avons participé à une journée sympa au profit de l’école de chiens guides de Toulouse, Le Capitole en macarons. C’était bien organisé et il y avait une bonne ambiance. C’est clair qu’il y a beaucoup de gens qui veulent aider les chiens guides parce que c’était bondé et nous avons eu beaucoup de contact avec le public. Bon, qui n’aime pas les macarons aussi ? Surtout quand ils sont si joliment arrangés !
Je ne suis restée que quelques heures donc je n’ai pas tout vu, mais quel engagement de la part des familles d’acceuil et des maîtres chien, on était nombreux ! Et bravo aux organisateurs, je ne sais pas qui a fait le boulot, mais sans faute !
Et les toutous étaient tellement sympa. Des amours. Pardonnez mon manque de mémoire, je ne me souviens pas du nom de tout le monde.
Bref, Massaï a passé tout ce temps à FOND, il est tellement content quand il peut jouer avec d’autres chiens ! Et commen ils bougeaient sans arrêt je n’ai pas de bonne photo 🙁
Céline, je pense qu’il va falloir qu’il passe quelques jours à l’école. Il a besoin de la compagnie d’autres toutous parce que Luna est sympa, mais elle a 13 ans et jouer c’est rarement son truc.
J’ai récupéré Massaï à l’école de chiens guides de Toulouse ce matin. Un grand merci à sa famille d’accueil de vacances qui se sont super bien occupés de lui !
Massaï a maintenant 5 mois et a bien grandit. Je ne l’ai pas vu pendant 3 semaines il est plus long, mais toujours aussi fin, mais il n’est pas encore à la taille adulte. Nous avons fait un suivi avec son éducatrice, Céline, avec une petite balade en ville.
Massaï est tout à fait à l’aise en ville, il n’a peur ni de l’escalator, ni des ascenseurs, ni du monde, il est cool. Par contre, il est tellement près de l’homme qu’il supporte mal de rester seul (ou même en compagnie d’autres chiens mais sans humains).
Ma consigne de travail pour les 3 semaines qui viennent c’est de lui donner des occasions de rester seul petit à petit. J’ai bien compris le jour où il est arrivé chez nous que c’est un chien collant. Je ne peux pas faire un pas sans qu’il se lève pour me suive. Et s’il ne me voit pas, il pleure. C’était 100% normal à 8 semaines, mais à 5 mois, il faut qu’il fasse des progrès, vous ne croyez pas ?
Je vais donc devoir le forcer à rester seul quelques minutes ici et là en augmentant la « difficulté » progressivement. Depuis que j’ai commencé d’écrire ce blog il est dehors seul et il ne pleure pas. Il va falloir que je lui interdise d’entrer dans la salle de bains avec moi, que je ne le laisse pas forcément rester dans le bureau avec moi, ou inversement que je le laisse seul dans le bureau de temps en temps. Ça me semble faisable sans trop de difficulté.
Céline va aussi le prendre à l’école une nuit ou deux toutes les semaines lorsqu’elle rentrera de vacances pour qu’il s’habitue à y passer la nuit. Ses deux premières nuits il a pas mal pleuré et abboyé bien qu’il était en box avec un copain chien plus adulte pour le rassurer. Là aussi il va s’habituer avec la pratique.
Bref, Massaï doit grandir dans sa tête et surtout apprendre à supporter la solitude parce que son futur maître ou maîtresse devra certainement le laisser seul de temps en temps, et le chien guide doit savoir gérer ces moments là comme un grand guerrier Massaï !
Massaï au Canipole de Toulouse pour l’obéissance canine
Non, c’est pas du sport de haut niveau pour jeune qui veut faire du sport son métier. C’est un centre de formation pour les toutous qui a invité l’école de chiens guides de Toulouse à venir chez eux pour la session d’obéissance mensuelle. Ça nous a permis de changer de décor et c’était vraiment bien. En plus ils avaient du matériel d’agility sympa et nouveau pour Massaï.
Tout c’est très bien passé pour Massaï qui veut bien se concentrer 5 minutes, mais ensuite il veut surtout jouer avec ses congénaires. Il a longtemps joué au mordillage chiot avec une jeune chienne de son âge sous une voiture, mais au départ il a aussi essayé plusieurs types de surfaces, il a essayé des tunnels, des tables, des hauteurs, OK, tout ça c’est bien mais il y a des chiots qui veulent jouer avec moi !!!
L’éducateur du Canipôle qui nous a donné ses conseils d’éducation avait de bonnes idées. Si vous n’avez pas la chance d’avoir un éducateur de chien guide pour vous guider, le Canipôle c’est très bien aussi.
Si vous aimez votre chien, faites-lui faire de l’obéissance canine. Un chien qui n’écoute rien est un chien qui va se retrouver à la SPA ou pire. Et la faute à qui si le chien n’a rien appris ? La faute au maître qui aurait dû lui donner les outils pour vivre avec des humains plutôt qu’enchainé dans un jardin. Tout chien peu apprendre, il n’est jamais trop tard. Il faut surtout que le maître sache comment s’y prendre, et pour ça il faut aller faire de l’éducation canine !
J’ai maintenant 12 semaines et que d’aventures aujourd’hui ! Maman m’a amené voir Céline, mon éducatrice canine, et j’ai super bien travaillé. Il faut dire que mon éducatrice est très forte, presque aussi forte que moi, le grand guerrier Massaï !
Je vous raconte : j’étais un peu raplapla ce matin parce qu’hier soir chez nous il y a eu un « accident de gamelle ». Je me suis mis la panse comme un gros melon en volant les croquettes de Luna. Quand elle s’en est rendue compte maman a dit : « t’es fou, tu vas être malade ! » Mais non, je n’ai pas été malade, je suis solide, moi ! Par contre, aujourd’hui, entre la chaleur et l’accident de gamelle, pas motivé. Peut-être que maman avait raison, il faut y aller doucement avec les gamelles. Mais, il ne faut pas s’inquiéter pour moi, j’étais prêt à affronter beaucoup de grandes premières !
Six premières expériences avec mon éducatrice canine
C’était ma première fois dans le métro. Vous savez ce que ça m’a fait ? Rien du tout ! J’ai suivi maman et mon éducatrice, en 2 minutes j’étais assis et en 3 minutes j’étais couché. Céline a dit que ça veut dire que je me sens bien dans le métro. J’ai regardé les gens, c’est sympa le métro.
Puis on a été à la gare SNCF, et bien là j’ai pris mon premier escalator. Et là, vous savez ce que ça m’a fait ? Encore rien ! Maman est passée en premier avec son appareil photo, Céline et moi l’avons suivie. Ça me plait l’escalator, c’est plus facile que l’escalier !
Et là je me promène dans la gare SNCF, il n’y avait pas trop de monde. Il parait que c’est la grève. Il va falloir qu’on m’explique quand les chiens guides font la grève, je veux pouvoir expliquer ça à mon futur maître !
Vous savez ce qu’il y a à la gare SNCF ? Des quais. Et du vide aussi ! J’ai regardé le vide du quai et j’ai pas eu peur ! Roah !!!
Il y a aussi des trains à la gare SNCF, un train c’est un gros monstre plein de gens. Celui-là rentrait en gare lentement, mais avec beaucoup de bruit quand même. Même pas peur !
Et enfin, maman m’a amené chez le vétérinaire, le docteur Guigui qui m’a trouvé en pleine forme. Il m’a aussi fait une piqure le méchant, mais je n’ai pas pleuré parce que je suis fort. Par contre quand il m’a manipulé pour voir si mes hanches vont bien, je n’ai pas trop aimé. Elles vont bien au fait, mes oreilles aussi, mes yeux aussi, il m’a trouvé un peu gras (voir « accident de gamelle » plus haut), mais c’est tout bon, je suis bon pour le service pour l’instant !
C’est beau le travail d’une éducatrice canine, non ? Elle me montre comment les choses marchent ! En plus elle lit dans mes pensées. Elle sait que quand je fais des petits aboiements sans raison c’est que je m’impatiente et que je voudrais bien bouger. Elle a montré à maman qu’il faut que j’apprenne la patience parce qu’un chien guide ça doit savoir attendre qu’il se passe quelque chose. Toujours prêt, comme les scouts, mais calmement. On va s’entraîner.
Voilà, maman dit que c’est l’heure de la balade du soir à la fraîche, alors j’y vais. À bientôt !
Quelle journée ! Déjà, il pleut, ce qui met tout le monde de mauvaise humeur. Ensuite je suis crevé moi, je grandis comme un élastique et c’est fatiguant tout ça !
Maman a dit, c’est l’heure d’aller voir Céline, mon éducatrice. Elle est sympa Céline, elle a éduqué tellement de chiens (presque 30 !) qu’elle parle chien maintenant.
Nous sommes allés dans la galerie marchande d’Auchan. Pour commencer, mettre le gilet. Igor en avait peur. Moi, no problem! Ensuite il a fallu prendre l’escalator plat. Vous savez, le truc qui faisait peur à Igor ? Ben moi même pas peur, je l’ai fait du premier coup !
Ensuite il a fallu entrer dans la galerie marchande. Bon, là, c’est étrange : il y a des gens partout, certains se poussent comme s’ils avaient vu le diable, d’autre me tombent dessus pour me caresser. Céline a gentiment dit « c’est un chien qui travaille, il ne faut pas le caresser. » Je ne sais pas si maman va s’habituer à dire ça. Elle va essayer, dit-elle. Il n’y a pas que moi qui dois apprendre des choses !
J’ai un peu reniflé, j’ai essayé de faire caca à l’intérieur mais Céline est rapide et m’a pris au bras pour aller faire dehors (mais bon, j’ai quand même fait pipi dans la galerie, Céline a nettoyé tout ça avec son sopalin, ni vu ni connu 😉 ) mais surtout j’ai regardé partout et j’ai gardé la queue en l’air comme un guerrier qui n’a pas peur.
Céline dit que c’est super parce que je regarde tout, je remarque tout, mais je ne prends pas peur. Elle a bien raison de remarquer que je suis très fort ça compense pour mes pipi intempestifs !
Ensuite retour à l’école de chiens guides de Toulouse et j’ai joué avec une petite chienne qui a le même âge que moi mais dont maman ne se souvient pas du nom. Elle a une mémoire de poisson rouge pour les noms maman, il faut le savoir. La petite chienne était gentille mais ne voulait pas jouer avec moi. Par contre le grand Berger Allemand, super, il voulait jouer avec moi, lui !
Et ensuite, après toutes ces aventures formidables, maman a dit on rentre à la maison. Eh bien, ni une ni deux, j’ai dormi tout le long. C’est fou comme j’ai appris des choses en 13 jours, depuis que je suis chez Annie ! Au début je hurlais dans la voiture et dans le vari-kennel. Là, je dors comme un ange 🙂
Le beau Massaï vient de terminer son premier suivi avec son éducatrice, Céline, qui a déjà remis 20 chiens et a ennormément d’expérience. Elle est très contente de ce joli petit chiot qui est né le 14-03-2016 au CESECAH et qui a donc 10 semaines à ce jour. Il est avec nous depuis six jours, et c’est vrai qu’au début il était très anxieux, pleurait beaucoup, et était très pot de colle. Mais toute la semaine il a fait de grands progrès et maintenant il n’y a pas trop de difficultés à s’éloigner pour aller renifler dans le jardin pour aller dormir quelque part. Céline a remarqué qu’il ne mordille pas aussi fort que d’autres chiots, qui n’a pas sans arrêt et le nez collé au sol pour tout renifler, et qu’il semble être bien dans sa peau. En promenade dans notre village, il a rencontré 5 chiens de suite derrière des clôtures et n’a montré aucun signe de peur ni de fuite. Il n’est pas coprophage et pas trop morphalou, il n’a encore rien détruit, et dort toute la nuit dans son vair-kennel sans le salir. Bref, un guérier pour qui les choses commencent super bien ! Bravo Massaï, tu es un chiot formidable !
Avec quelques semaines de retard, je vous invite à remonter le temps au week-end du 25/26/27 mars dernier .
Eh oui ce week-end là eu lieu une petite manifestation sportive sur Toulouse au profit de l’école de chiens-guide de Toulouse Grand Sud, c’est-à-dire une course à pied organisée de bout en bout par les étudiants de l’Ecole de commerce de Toulouse.
Ainsi, une occasion de faire un séjour chez Annie et David, Igor toujours content de les retrouver. Pour la petite histoire, il a fait connaissance avec un chiot en garde pour quelques jours Libron un jeune labrador de couleur sable.
A notre descente du train vendredi soir, soit par fatigue soit par taquinerie allez savoir je trouve moyen de l’appeler Biberon, mais un sacré biberon qui secoue bien tant les deux chiens ont pu s’amuser.
Samedi matin, nous nous rendons sur le lieu de la course dans la zone Verte proche du complexe sportif : 3 distances étaient proposé : 6 kms, 3kms, 1,5kms. Le premier départ fut donné à 10h environ.
J’avais choisit avec mon guide Louis-Maxime le 3kms ne sachant pas où j’en étais de mon niveau réel en course à pied car j’ai arrêté ce sport depuis 5 ans (bien que je tente de m’y remettre)!
Un guide qui était accompagné de sa copine tous les deux très sympatiques ; le temps de faire connaissance ensemble avant de prendre notre départ prévu autour de 11h.
Le tout sous un magnifique soleil chaud et sans vent s’il vous plaît ! Un vrai temps printanier. Les shorts et t-shirt de sport étaient plus que utiles. Pendant ce temps de papotage de patience, Igor jouait avec le petit Libron et même une chienne-guide venue avec sa maîtresse. Trois furrieux !
Voilà le moment d’aller se mettre sur la ligne de départ avec 25 autres binomes. Le départ se situait hors de vue des chiens. Igor ne m’a pas calculé, certainement très occupé à jouer , et c’est tant mieux car il aurait pris part à la course je crois bien!
La course se passa un peu comme prévu jusqu’à la mi-course, bon rythme de course malgré le peu d’entrainement de chacun de nous. La chaleur se faisait sentir. Le parcours se déroulait à travers lottissements apparement paisibles avec quelques supporters à quatre pates derrière leur portail qi devaient sûrement nous prendre pour des voleurs de passage…
Louis-Maxime a vraiment bien su assurer le guidage avec la corde, une corde que je prends toujours pour courir qui me permet d’avoir plus de mouvement sur le bras même si cela demande de la part du guide beaucoup d’attention à chaque variation du sol (trous, bosses, trottoirs à monter ou descendre) et aux changement de direction. Il m’indiquait les directions avant de tourner de sorte à ne pas être surpris ; info que j’avais demandé surtout lors d’une première participation pour lui en tant que guide !
La course fut bien géré même en terme de vitesse bien que nous n’avions pas vraiment accéléré hormis les derniers mètres de la course pour animer les quelques spectateurs de l’arrivée. Finalement nous sommes arrivés 4e à quelques secondes du 3e car nous étions pratiquement au coude à coude.
A mon retour Igor m’a fait des fètes comme si il ne m’avait pas vu depuis trois jours , un vrai fou ! D’ailleurs si tôt retrouvé, il ne me quittait plus des yeux où que j’aille !
Une petite course bien sympa, oragnisée par une petite équipe d’étudiants qui s’essayaient à l’exercice de speaker et d’animateur pour la quatrième édition !
Bravo à eux !
Ensuite un peu d’attente pour la remise des médailles une fois la dernière course terminée. On ramène une médaille pour les 5 premiers de chaque course, bien une surprise pour nous qui pensions que les récompenses seraient données qu’aux trois premiers !
Fin de la journée sportive vers les 13h, de quoi mériter un bon petit repas chez Annie ! Et nos deux chiens bien fatigués, ont dû bien ; dormir dès le démarrage de la voiture, monsieur Igor confortablement installé sur mes pieds tète sur le genoux genre de dire suis crevé !
Bon week-end passé en compagnie de la famille Sargent toujours très sympa et aimables ! Merci de votre accueil et des bons moments passés !
Waf Igor : Et on reviendra !!!Nicolas : Ouais, peut-être si on veut bien nous revoir !
Très bon travail de contournement de la part d’Igor et bonne communication entre le chien et le Nicolas. Igor est concentré et donne l’impression qu’il sait exactement ce qu’il doit faire.
Description de la vidéo : Nicolas et son chien guide Igor en balade dans un lotissement. Contournement d’un poteau et d’une poubelle. Contournement de branches en hauteur. Au premier passage, Igor ne les avait pas remarquées, ici nous voyons Nicolas lui demander de repasser devant en faisant attention aux branches.Puis contournement d’une voiture qui aurait dû se garer sur la chaussée et pas sur le trottoir ! Igor a été formé à l’association des chiens guides d’aveugle Toulouse grand sud. Il fait équipe avec Nicolas depuis 5 mois.
Troisième vie de couple déjà ? euh ! non pardon, d’équipe ;
Une équipe avec Igor depuis ce 26 octobre 2015 date officielle de stage de remise à Toulouse.
Ce chien est particulier, comme vous le savez depuis un moment en lisant les pages de ce blog :
« C’est un labraniche », dont je suis devenu une victime involontaire de la question la plus fréquente qu’on me pose dans la rue : « c’est quoi la race de ce chien ? »; c’est normal, il est costaud, une coiffure un peu à la « Bob Marley » comme disait son éducatrice Leaticia.
Pour moi, c’est un chien qui m’a redonné l’envie de sortir à nouveau sans crainte, et de retrouver de la solidité de travail en équipe. En effet, ce type de chien, 5e chien-guide en France si les chiffres sont exacts, parait alier le caractère du Labrador relativement robuste et volontaire pour faire un travail le mieux possible, et allez disons le … un peu de caractère de caniche royal ; vous savez le chien qui aboie on ne sait pas trop pour quelle raison !
Certains l’entendent aboyer dans mon bureau au travail ; d’autres dans mon jardin (souvent avec un aboiement spécial signifiant selon mes recherches personnelles qu’il veut que Axo mon précédent à la retraite joue avec lui et ne se couche pas pour faire son « fatigué « ) ; moi je rajoute que je l’entends même la nuit ! Bon là on atteint le son du loup presque. Bon du moment que je dors, je me sens en sécurité, gare aux cambriolleurs…
Igor 4 mois après :
Le rodage passé, (waf Igor : Tu crois qu’il y a eu un temps de rodage ? moi rien vu)
Il apprend toujours de nouveaux parcours, progressivement (Waf Igor : ouais entre une récompense et le cliker !), je sais que nous formons une belle équipe. D’ailleurs, il me faut remercier l’école de Toulouse qui a su trouver le chien le plus proche de ce que je pouvais attendre, même si j’ai dû faire mes preuves !
Tirer la corde (ou la laisse) c’est un grand bonheur pour M. Igor. Les voici en pleine action. Je dis souvent à Nicolas qu’un jour Igor va lui arracher le bras ! Description : Igor (labraniche d’environ 38 kg et tout en muscles) tire comme un malade sur la laisse que lui propose Nicolas. Aucune idée combien Nicolas pèse, mais il n’est pas particulièrement épais. Igor a de la chance d’avoir un maître qui veut jouer le jeu !
Cet article se destine aux déficients visuels qui se demandent si un grand caniche peut être chien guide. La réponse est oui, absolument, mais…
Le caractère du grand caniche
J’ai un grand caniche qui est ma chienne de compagnie. Elle a 12 ans maintenant. J’ai aussi rencontré Ascot, le chien guide caniche qu’a élevé mon amie Joanne et éduqué par Magali à l’école de Toulouse.
Ma chienne, Luna, n’est pas vorace. Je peux remplir sa gamelle et elle ne mange que quand elle a faim. Par contre elle quémande à table, je pense que c’est ma faute, je lui donne toujours un peu et je n’aurais pas dû. Elle n’est pas voleuse du tout, même si je laisse quelque chose sur la table basse.
J’ai remarqué à un banquet qui réunissait beaucoup de déficients visuels et leurs chiens qu’Ascot quémandait à table aussi. Il y avait des dizaines de chiens guides, tous couchés sous la table, et Ascot assis près de sa maitresse attendait un petit bout. Par contre Ascot est svelte. Il a presque 10 ans et est resté fin. Je pense que c’est dans la nature du grand caniche.
Le caniche est-il joueur ? Ma chienne n’est pas joueuse à son âge, mais petite oui. C’était un kangourou avec une détente incroyable, besoin de marcher et de se détendre tous les jours. Même à 12 ans, elle demande sa longue balade journalière et saute comme un cabri quand elle voit que je mets les chaussures de marche.
Luna n’aime pas du tout l’eau, évite soigneusement toutes les flaques. Elle n’aime pas le toilettage non plus et pourtant c’est obligatoire pour un caniche. Voir plus bas.
Le chien guide est-il concentré ? Oui quand elle veut, mais je n’utilise pas Luna pour le travail, donc je ne sais pas. Par contre elle apprend très vite, même à son âge.
Ascot guide depuis des années et ce n’est pas le seul, donc je suis sûre que oui, le caniche peut travailler.
Est-ce que le caniche est têtu ? Dans le cas de Luna, oui. Elle aboie comme une folle quand quelqu’un sonne à la porte, j’ai tout essayé pour qu’elle arrête et je n’ai pas réussi. Une fois qu’un grand caniche s’est mis une idée en tête, c’est difficile de le faire changer d’avis.
Dominance : Luna est gentille avec les autres chiens, mais un peu dominant. Elle montre les dents dès qu’un autre chien la chauffe et ils comprennent de suite ! Je pense que c’est un avantage pour un chien guide qui est confronté à d’autres chiens tout le temps. Si le chien sait se faire respecter sans mordre, c’est super. Je ne sais pas comment est Ascot de ce point de vue-là. Entouré de dizaines de congénères, il n’avait pas l’air inquiet du tout.
Gentil avec les enfants ? Luna n’a jamais mordu personne, mais une fois je l’ai vue montrer les dents à une petite fille qui ne voulait pas la lâcher. Je pense que si elle avait élevée comme un chien guide (dans les magasins et en ville tous les jours, métro, bus, etc.) elle serait plus patiente avec les enfants, mais sans cette éducation je ne lui fais pas confiance avec les enfants.
Les contraintes du caniche
Toilettage : toutes les 6 semaines au maximum. Le caniche a des poils qui fonctionnent comme des cheveux : ils poussent sans cesse, il faut les couper ou il va mourir étouffé sous le poil. Faire toiletter un grand caniche coûte 50 € à 90 € selon où on va. Un voyant peut toiletter à la maison, mais il faut bien s’équiper (et faire entretenir les lames par un professionnel) et avoir du temps.
Le toilettage prend du temps (3 à 6 heures selon qu’on demande une coupe simple ou pas) et certains chiens ont du mal à le supporter. Il est vital d’habituer le caniche au toilettage dès tout petit. Le bruit du rasoir, la chaleur du rasoir, les vibrations, etc. Un caniche qui n’aurait pas pris l’habitude serait insupportable à toiletter.
Du poil dans les oreilles : le poil du caniche pousse partout, même dans les oreilles. Le toiletteur le sait et va s’en occuper. Quand un caniche n’est pas toiletté assez souvent il risque des otites. OM, un caniche, comme tout chien aux oreilles pendantes, a un risque d’otites. Mais quand le canal auditif est plein de poils, c’est pire.
Le caniche (comme beaucoup d’autres chiens) est sujet aux torsions de l’estomac. Suivez les recommandations alimentaires de votre vétérinaire.
Le grand caniche a besoin de se dépenser. Il faut marcher tous les jours, en liberté quand on peut.
Parce que le caniche est très fort pour quémander, il a souvent droit à des aliments pour humains. Cela fait qu’il faut bien s’occuper de ses dents. Je brosse les dents de Luna sinon elle a une aliène de… je ne sais pas, une aliène qui tue !
C’est la deuxième fois que Nicolas vient passer le week-end avec nous depuis qu’Igor le guide (Novembre 2015) et je doit dire que cela me fait tellement plaisir de revoir Igor et d’apprendre a mieux connaître Nicolas ! C’est déroutant de recevoir une personne non-voyante chez soi quand on n’a pas l’habitude (et je ne l’avais jamais fait !) Je suis comme tout le monde, quand un invité arrive, je mets un petit coup de ménage en plus. Avant l’arrivée de Nicolas j’avais fait les vitres, le sol était bien propre, le hall d’entrée parfait, la salle de bain bien rangée, et la chambre d’amis fin prête. Et bien j’aurais mieux fait de faire la poussière même aux endroits où nous ne la voyons pas parce qu’une personne non-voyante se guide du bout des doigts et va « voir » toute la poussière ! C’est incroyable d’ailleurs, Nicolas fait tout doucement et ne fait presque rien tomber, je ne sais pas comment il fait, mais il est très fort. Et pour une personne non-voyante, une nouvelle maison c’est un nouvel environnement à apprendre, il faut prendre le temps de lui montrer où sont les choses. Mais je vous rassure tout de suite : Nicolas est comme tout le monde , il a de suite demandé le code pour le WiFi !
La complicité entre Nicolas et Igor est fantastique. Un chien ça ne fait pas de manières, si I gor n’avait pas d’affection pour Nicolas, il n’irai pas mettre sa tête sur les genoux de Nicolas, il n’irait pas se coucher à ses pieds, il ne lui mettrait pas la tête sur l’épaule quand ils sont assis sur un banc. Il faut dire que Nicolas passe du temps de détente avec Igor, il le brosse, il lui fait des câlins, et surtout, il joue souvent à tirer la corde ! Igor est fort comme un boeuf. Vraiment, la corde c’est sont truc, il choppe ça dans la gueule et pas moyen de le faire lâcher. Il tire au point qu’on se demande s’il ne va pas lui arracher le bras, et ça peut durer. Il ne s’en lasse pas de la corde ! La balle oui, au bout d’un moment, il arrête, mais la corde, il peut être essoufflé et mort de chaleur, il tire comme un malade Igor !
Aujourd’hui en promenade un jeune chien a couru vers nous tout heureux de rencontrer Luna. La dame qui le promenait hurlait de loin pour que le chien revienne vers elle, sans aucun effet. Quand elle est enfin arrivée à nous alors que les chiens se reniflaient joyeusement, elle m’a dit en colère qu’il irait « au dressage » son chien parce que c’est plus possible.
J’avais envie de lui dire que d’une part, on ne « dresse » pas un chien, on l’éduque. Dresser c’est pour les lions et les chevaux, son chien on l’éduque.
Deuxième chose, ce n’est pas la peine de hurler, il faut habituer le chien à revenir dans des conditions faciles quand il n’y a pas de distraction, et augmenter la difficulté doucement. Luna présente une distraction beaucoup trop importante pour ce jeune chiot sans aucune éducation. Faites un peu tous les jours, en 10 jours c’est réglé.
La troisième chose c’est la pochette de gourmandises. Le chien comprend très bien qu’on est content de lui lorsqu’on lui donne une récompense ou autre friandise pour chien. Mon chien va devenir obèse me direz-vous ? Du calme, il faut récompenser avec parcimonie et bon escient et ne pas leur donner n’importe quoi. Aussi bien Luna que Igor adorent ceci. C’est tout petit, vous pouvez en donner 20 par jour sans avoir aucune incidence sur le poids du chien. Le chien revient ? Récompense ! Le chien revient alors qu’il jouait avec Luna ? Triple récompense ! Laissez tomber la cravache de dompteur madame, il suffit d’être mieux organisé que le jeune chien.
Nicolas et son frère Laurent aiment aller en randonnée ensemble, et ils le font souvent quand ils se retrouvent pour le week-end. Laurent est voyant, c’est donc lui qui va guider Nicolas. Igor et Axo participent, ils sont en liberté la plupart du temps et ils font ce qui leur plaît ! Samedi dernier ils ont fait une randonnée de 13 km, Nicolas a dit que c’était facile, c’était souvent plat. Je pense que les deux chiens ont dû bien dormir parce que eux ils courent devant, reviennent, ils ont dû faire 20 km !
La détente c’est vital pour un chien guide. Il faut que le chien puisse se balader sans guider un peu tous les jours. Quand le chien guide est en harnais, il est au travail. En semaine Igor travaille 4 heures ou plus tous les jours. C’est beaucoup pour un chien ! Mais quand Igor n’a pas le harnais il redevient un chien normal qui renifle, chasse les papillons, joue avec les autres chiens, et marche dans les flaques. Et cela fait le plus grand bien à son mental ! En semaine Nicolas lâche Igor tous les jours matin et soir pendant 20 minutes et pendant ce temps il se débrouille à la canne. Ce sont des moments de détente adéquats. Mais la randonnée avec Axo c’est tellement mieux ! C’est le bonheur total pour un chien !
Si vous voulez vous rendre extrêmement utile et rendre un chien formidable très heureux, proposez d’amener une personne non voyante et son chien guide en balade. C’est super pour le chien et c’est pas mal pour les humains aussi !
Je l’avoue, quand Igor était en famille d’accueil chez nous, je n’avais pas du tout pensé à le sortir en balade après la nuit tombée. Nous sommes parfois sortis en ville le soir, mais pas si souvent que ça, je suis un peu casanière. Bien sûr il est arrivé que je le sorte faire ses besoins dans notre village tôt le matin avant la levée du jour, mais quand il a été grand et qu’il se retenait bien, j’attendais qu’il fasse jour. Et bien j’avais tort !
Si on y pense, même avec son éducatrice qui lui a fait faire toutes sortes de choses, étant donné qu’elle ne travaille pas de nuit, Igor n’avait pas guidé de nuit ! Or, dans la vraie vie, il y a de nombreux maître de chien guide qui partent tôt ou rentrent tard, et il se trouve que Nicolas fait les deux ! Alors il a fallu s’adapter. Igor et Nicolas portent des lampes pour être vus, mais aussi pour qu’Igor y voie suffisamment pour guider. Le jour où je reprends un autre petit pensionnaire futur chien guide je sortirai plus de nuit avec des lumières comme sur Igor !
Je ne vais pas vous mentir, pour ce que j’en sais, la remise a été ardue et la première semaine d’Igor et Nicolas seuls stressante. Igor faisait des âneries ici et là et je pense que la maman de Nicolas s’est posé des questions. Les choses vont mieux ! Voici ce que me dit Nicolas ce soir : (après 7 jours de déplacements autonomes avec Igor) :
Nicolas : « Bonsoir ! Igor a été super ce soir au retour tout sans faute ! Tout comme il faut y compris retour tram vers son chemin de détente avec sa lumière blanche fixe sur le dos et moi gilet jaune de voiture et des bandes réfléchissantes ! La nuit n’est pas un problème !!! Les traversées impécables, enfin tout quoi, j’ai rien à dire ! »
Quand les nouvelles aux infos sont mauvaises, il faut s’attarder sur les bonnes. Merci Nicolas d’avoir persévéré et quel boulot Laetitia ! Igor a pigé ce qu’on attendait de lui, wooohooo !!! Je savais qu’il faudrait un peu de temps, Igor n’est pas un chien fou-fou, mais par contre parfois il faut répéter (c’est pédagogique). Il faut dire que le déplacement principal de Nicolas vers son travail n’est pas simple : 2 km à pieds, puis ils prennent le tram, puis changement de tram, et un peu plus de marche vers le bureau au centre de Montpellier. Le soir on remet ça mais dans le sens inverse. Maintenant qu’Igor connait le chemin, les choses vont mieux se passer. Quel soulagement !
Franchement, si je devenais aveugle là, je pense qu’il me faudrait beaucoup de temps pour avoir le courage de sortir. J’ai un peu essayé de mettre un bandeau depuis que je cotoie l’école de chiens guides de Toulouse, et il n’y a qu’un mot : c’est terrible. Et voir comment Nicolas ne se laisse pas démonter même quand il a un nouveau chien qui ne sait pas encore tout bien faire, je suis incroyablement admiratrice. Igor est entre les mains d’une personne méritante et volontaire, ils vont faire une équipe fantastique.
Merci Nicolas de me donner des nouvelles, je les attends avec impatience, surtout quand elles sont aussi bonnes !
[pullquote align= »full » cite= » » link= » » color= » » class= » » size= » »] Grosse journée pour Igor ! On a commencé à faire Montpellier on est allé à mon boulot donc a pris le tram et bossé dans le quartier du bureau. Il a bien travaillé, on a fait beaucoup de repérage. Il y a des endroits pas facile dans le quartier du boulot, des endroits sans trottoir, c’est une place très large, il ne faut pas se louper ! On a mangé dans le restaurant où j’ai l’habitude d’aller, ils étaient contents de faire connaissance avec Igor. Igor calme et tranquille à table. On l’a lâché sur la place car il y a des carrés de pelouse. Il a un super bon rappel magnifique. Il a adoré le bureau [Note d’Annie : cela ne me surprend pas, les collègues de Nicolas lui ont offert un bon lit où il pourra dormir pendant que Nicolas travaille, quelle vie de chien !]
Je vois le travail que vous avez fait on en parle souvent avec Laetitia de votre rôle sur le comportement d’Igor qui a une attitude vraiment formidable. Pour la table je le maintiendrai toujours quitte à ce qu’il colle mon pied, ça lui servira d’oreiller d’occasion ! Axo et même Melissa [premier chien guide de Nicolas] avaient la fâcheuse habitude de rester planté en attendant quelque chose de la table. J’ai horreur de ça surtout quand je mange avec quelqu’un d’autre. À Montpellier il a voulu jouer avec un chien en partant loin mais vite revenu sans rappel. Laetitia m’a expliqué que c’était parce qu’il ne nous voyait plus donc il revient vite. C’est rare de voir ça peu chiens le font d’eux-mêmes ou alors très tard pas si jeune. Un retour de folie on dirait qu’il met le turbo pour revenir pile devant moi ! C’est génial ça fait plaisir ! [/pullquote]
Message aux familles d’accueil qui peuvent lire ce blog. Travaillez le rappel, travaillez les bonnes manières à table. C’est tellement important pour un chien qui va bosser ! Ma chienne personnelle revient une fois sur 10 et quémande toujours à table. C’est ma faute, nous n’y travaillons pas, mais même si je vois où elle est quand elle part en courant, je trouve ça pénible, j’aurais dû me donner la peine (elle a 12 ans, c’est peut-être trop tard, non ?) Avec Igor Laetitia m’a montré comment faire dès le début et j’ai fait comme elle disait, un peu tous les jours. Ça en vaut la chandelle parce que cela fait qu’Igor sera lâché quand c’est sans danger et pourra accompagner son maître partout. OK, je l’avoue maintenant que Nicolas ne peut pas trop changer d’avis : parfois Igor a des flatulences d’un autre monde. Elle s’ouvre au moins cette fenêtre du bureau ?!
Précision de Nicolas : « Annie, oui t’inquiète la fenêtre s’ouvre, il pourra se lacher ! En espérant que ça traverse pas les murs !!! » Certains jours… Non, je rigole, c’est assez rare quand il ne mange que des croquettes.
Igor, Nicolas et Laetitia sont maintenant à Montpellier, les choses ont bien commencé comme me le raconte Nicolas :[pullquote align= »full » cite= » » link= » » color= » » class= » » size= » »]Très bon Igor, il a super bien travaillé ! On a fait le parcours de la maison jusqu’au tramway, Laetitia m’a montré pour qu’il sache bien donner le quai et le banc. Ensuite retour vers la maison en passant par un autre chemin pour le détendre. Il a très bien fait les contournements des voitures garées , les conteners et poubelles, et même des pièges comme les branches de haie qui débordent sur la rue. Ici c’est légion les propriétaires qui ne savent pas que c’est tailler leur clôture, mais bon il faut faire avec ! Il m’a surpris pour gérer les hauteurs, j’avais jamais vu ça jusqu’à présent c’est difficile pour un chien de gérer à hauteur de tête d’homme. [/pullquote]
Que je suis fière de mon petit protégé !
Pour vous donner un peu de contexte, à l’école de chiens-guides de Toulouse la remise se passe en deux temps :
Le maître vient à Toulouse et passe quelques jours à l’école. Il s’agit de commencer l’attachement du chien au maître et l’éducatrice va reprendre toutes les bases de la théorie et de la pratique du guidage en dehors du contexte habituel du maître, en terrain inconnu pour Nicolas, mais connu pour Igor.
Puis l’équipe repart vers le domicile du maître pour s’entraîner sur place et apprendre les trajets que le chien et le maître feront tous les jours. Là c’est le contraire. Le chien ne connait pas, mais le maître est en terrain connu. Il faut que le chien apprenne les trajets habituels : aller au travail, aller chez le docteur, les magasins, les lieux de détente pour le chien, aller à la gare, au centre-ville, la poste, la banque, tout ce qui est jugé utile pour ce maître et ce chien.
Ces 15 jours de remise sont très intenses. Des sorties plusieurs fois par jour, de nouveaux apprentissages, 8 heures de travail individuel avec l’éducatrice tous les jours, ça n’arrête pas. Malgré tout, Laetitia et Nicolas ont pris le temps de m’envoyer plusieurs messages pour me tenir au courant. Par exemple je sais qu’Igor et Axo s’entendent très bien. Je sais que la maman de Nicolas aime beaucoup Igor. Le matelas que j’ai fait pour Igor rentre bien dans le panier d’Igor et que c’est là qu’il a dormi. Igor n’a pas voulu manger hier matin mais qu’il s’est rattrapé hier soir.
Mon travail en tant que famille d’accueil est terminé, en tout cas pour ce qui est d’Igor. Mais j’ai beaucoup de chance que Nicolas et Laetitia me fassent partager la suite de l’histoire parce que c’est là que je vois que tout le travail que j’ai fait pour donner à Igor les bases de l’éducation est bien utile. Merci et bonne route à tous les deux !
Comment vous allez faire pour laisser partir ce chien ? C’est la question qu’on m’a posé mille fois ces deux dernières années. Ma réponse était toujours : ma fille aussi va partir un jour, ça fait partie de la vie, c’est naturel, Igor est un chien guide d’aveugle, il a un métier. Mais la vraie réponse, maintenant que j’ai bouclé la boucle, est un peu plus subtile.
La vérité est que j’ai passé dimanche dernier avec le cœur lourd et la larme à l’œil. Cela est rare pour moi, mais penser que le lendemain je devrais ramener Igor à l’école et qu’il ne rentrerait plus m’a mis un grand coup. Je m’y attendais, mais c’est dur quand c’est l’heure. J’avais beau me dire « personne n’est mort, arrête ta connerie » j’étais terriblement triste. Heureusement cet état d’âme n’a pas duré. Lundi j’ai rencontré Nicolas « en vrai » et cela m’a fait le plus grand bien !
La poudre magique qui rend la situation plus facile quand on a le cœur gros, c’est le rapport humain. J’aurais eu beaucoup plus de mal avec un maître-chien moins sympa. Mais pour ce qui est d’être sympathique, avec Nicolas on a tiré le gros lot ! Non seulement ça, mais nous n’avons eu aucun mal à trouver des points communs entre nous. Grand prématuré (6 mois) il est aveugle de naissance et il a aussi des difficultés auditives (corrigées avec appareillage). Fermez les yeux et bouchez-vous les oreilles pendant une heure. Vous ne voulez pas le faire ? Je comprends, je préfère garder mes sens moi aussi, mais j’ai essayé, c’est difficile à vivre. Ma fille est aussi une grande prématurée (elle aussi née à 6 mois de gestation), mais elle s’en est sortie sans séquelles. Coup de chance, ça aurait pu être elle, comme ça pourrait être moi qui perd la vue un jour. La vie ne distribue pas les cartes de façon égales et il y a des choses qu’on ne peut pas changer.
Mais Nicolas a pris les billes qu’il a et il a fait au mieux. Il a fait des études (bac +5, excusez du peu !), il est juriste dans l’administration, passe des concours pour avoir de l’avancement comme tout le monde, et fait son chemin de façon exemplaire. En plus il apprécie la valeur des nouvelles technologies, comme nous. Mon iPhone m’a changé la vie, mais pour les non-voyants c’est encore plus utile ! Nicolas a su apprendre à utiliser les technologies qui rendent la vie plus facile pour les déficients visuels aujourd’hui : une plage Braille (texte écrit vers texte tactile), JAWS (qui lui lit tout ce qui se trouve sous Windows), Voice Over (lecteur d’écran Apple sous iOS), et petit clavier Blue Tooth avec lequel il écrit des SMS à une vitesse incroyable, comme un adolescent !
Nicolas prend aussi la responsabilité de son troisième chien guide. Je ne dis pas que c’est facile de se déplacer à l’aide d’un chien guide (j’ai essayé pendant 10 minutes, dur dur !), mais ça s’apprend, et il faut reprendre cet apprentissage avec chaque nouveau chien. Qu’à cela ne tienne, Nicolas le fait ! Il ne lui manque qu’une chose à Nicolas : l’art de la photo canine. Oui, je veux des photos d’Igor ! Mais là aussi, il veut apprendre. Et tant qu’on y est, c’est l’occasion pour moi d’observer comment Nicolas fait avec Voice Over parce que c’est un grand mystère pour moi. Il va me montrer ce soir !
J’ai fait beaucoup de rencontres fantastiques depuis que je suis famille d’accueil à l’école de chiens guides de Toulouse mais avoir l’occasion de tisser des liens d’amitié avec Nicolas c’est la cerise sur le gâteau. Et Igor restera toujours Igor, l’irremplaçable. Le chien à qui il ne manque que la parole. Laetitia–qui a formé de nombeux chiens–dit qu’Igor c’est le Bouddah des chiens guides, Mr. Zen Attitude. Pour moi cela veut dire le chien parfait, tout simplement !
Et en plus Igor a passé le repas que nous avons partagé hier couché aux pieds de son maître. Il n’avait que l’embarras du choix. Autour de la table il y avait sa famille d’accueil au complet, son éducatrice qu’il adore, et son maître Nicolas. Et bien il a passé un long moment aux pieds de Nicolas. Je ne dis pas que c’est surnaturel, mais les chiens-guides tissent des liens très rapidement avec leur maître, et quand le maître se donne le mal d’apprendre comment faire c’est magique.
Donc à la question initiale la réponse c’est qu’il faut miser sur les relations que l’on lie, pas seulement avec le chien, mais aussi avec son maître déficient visuel. Je laisse Igor partir avec confiance. Son éducatrice Laetitia a fait un travail remarquable, il connait son métier, et ils fera bon chemin avec Nicolas. C’est ce que nous souhaitons tous aux êtres que nous aimons, humain ou canin.
Que le temps passe vite ! C’est le dernier week-end d’Igor chez nous en tant qu’élève. Il reviendra nous voir, nous irons le voir, mais pour ce qui est d’avoir la compagnie d’Igor au jour le jour, c’est fini. Mais si Nicolas doit faire garder Igor pour quelque jours il sait où nous trouver, nous sommes volontaires d’office 🙂
Quelle chance nous avons eu d’avoir Igor avec nous pendant deux ans ! Il y a de nombreuses petites habitudes d’Igor vont me manquer : les léchouilles, la promenade du doudou, son enthousiasme quand nous sortons, ses pleurs de joie, quand il se couche à sa place dans l’entrée mais que sa tête dépasse pour voir ce qui se passe dans la cuisine (voir photo plus haut), quand il se roule sur le dos pour qu’on lui fasse une gratouille.
Et l’autre chose qui va me manquer c’est d’amener Igor en balade. Ma chienne Luna et moi faisons cette même promenade d’environ 5 kilomètres depuis des années. C’est un chemin banal, mais remplis de bons souvenirs. Voici une petite vidéo qui montre Luna et Igor sur notre chemin préféré. Il ne s’y passe pas grand chose. Les chiens courent, sautent, Igor poursuit quelques papillons, à un moment Luna part en courant après un chat (je l’avoue, elle a plein de mauvaises habitudes) et le chat s’enfuit. Igor lui aussi court après le chat, mais les deux chiens reviennent bredouille, comme toujours. On voit un chien beige qui vient nous dire bonjour, Igor boit à la fontaine, puis on les voit qui ouvrent la marche devant moi sur le retour vers la maison. C’est rien mais c’est tout parce qu’on y voit des chiens heureux.
Vidéo Description : Courte vidéo d’une minute qui montre Igor en balade. Il court vers moi puis il boit à la fontaine et enfin il fait la sieste ! Quelle vie de chien 😉
Pierrette (famille d’accueil et bénévole de l’école des chiens guides de Toulouse depuis l’été 2012) a très gentiment accepté d’écrire cet article pour nous parler de la réforme. On n’aime pas parler de ce qui fâche, mais parfois il le faut. J’ai ajouté mes observations à la fin de son article.
L’aventure commence toujours bien
Iaman (à droite sur la photo) est arrivé à l’école avec Igor (à gauche) et sa sœur India (au milieu). Comme c’est le cas pour un élève-chien guide sur trois (en moyenne), il n’arrivera pas au terme de sa formation. Pas de chance pour Pierrette, son premier chien, Helpy, avait aussi été réformé ! Laissons-la nous raconter ces parcours toujours douloureux pour les familles d’accueil :
Le petit chiot qu’on a accueilli apprend à faire ses besoins au caniveau. Après notre rue et le quartier, il découvre le métro et les rues de la ville. Un jour, ou plutôt une nuit, alors qu’il n’est encore qu’une boule de poils, on laisse ouverte la porte du Vari Kennel. Il est déjà «un peu grand » !
La caisse miraculeuse restera encore quelque temps dans un coin du salon pour finir d’apprendre la solitude. Il ira s’y reposer de lui-même ou bien on l’obligera à y rester pour éviter qu’il ne fasse des bêtises parce qu’il pleut beaucoup et qu’il faut bien aller acheter une baguette de pain pour midi… Et puis, à l’occasion d’une séance d’obéissance collective, le Vari retournera à l’école. Il est « un peu plus grand ».
Encore quelques centimètres, les pattes s’allongent, les promenades aussi. On le connaît bien maintenant. Il est têtu, effronté, peureux, malin, calme, remuant, obéissant, curieux, gourmand, sage ou polisson… Mais toujours il reste « notre » Loulou, le plus beau, le préféré. Et le voici « pratiquement grand » !
Les obstacles qui peuvent mener à la réforme
Arrivent pour nous les épreuves redoutées : les examens des septième et douzième mois. C’est parfois à ce moment-là que les choses se gâtent, lorsque le mot tant redouté frappe nos oreilles : dysplasie ! Mais parfois, le problème arrive plus tôt : notre Loulou avale tout ce qu’il trouve et c’est l’occlusion intestinale. Ou bien il a eu peur, un gros bruit, un chien agressif… Quelquefois, c’est plus tard. Bien sûr qu’il avait déjà boité, on l’avait dit mais ça ne durait pas et surtout : les radios étaient bonnes… Un scanner à 16 mois et c’est la douche froide ! Alors, tandis que pour la plupart des familles et des chiens, la vie suit son cours tranquillement, nous, nous découvrons le doute.
Il arrive, heureusement, que le travail de l’éducateur ou celui d’un chirurgien solutionne le problème, mais dans tous les cas, on connaîtra une période plus ou moins longue pendant laquelle le quotidien va changer.
S’il s’agit, pour l’éducateur, de corriger une phobie, on guette la moindre parole encourageante, on observe sans arrêt, on met en situation en redoutant l’échec… S’il y a intervention chirurgicale, alors commence la convalescence, le repos forcé à la place des belles promenades et l’isolement pour Loulou comme pour nous. On suit les conseils, puisqu’il ne bouge pas, nous on bouge moins. Et on observe aussi, et on guette le moindre déplacement, et on y met tout notre cœur car ce qu’on veut tous, c’est qu’il reprenne la formation !
Il y a des dénouements heureux : tout rentre dans l’ordre. La formation se termine parfaitement, notre compagnon rencontre son maître et satisfait, on peut se dire : mission accomplie !
Et il y a des situations qui semblent s’enliser et qui font mal. Parce que la chirurgie n’a pas marché, parce qu’un nouveau problème apparaît, parce que, malgré tout son savoir-faire, l’éducateur ne peut pas lutter contre un traumatisme trop fort. Loulou est réformé !!! Il ne sera pas chien-guide !
C’est ce qui est arrivé à Helpy, adorable caniche royal, trop sensible pour affronter les bruits de la grande ville ainsi qu’à Iaman, superbe labrador noir que la chirurgie du coude n’a pas guéri.
Qu’advient-il des élèves chien guide réformés ?
Quel avenir pour eux ? La plupart du temps, l’adoption. Nouvelle période de questionnement, de culpabilité. L’école nous propose toujours de l’adopter nous-même. Comment peut-on dire non alors qu’il est nôtre depuis plusieurs mois ? Certaines familles gardent le chien. Malgré toute l’affection que j’avais pour eux (et que j’ai toujours), j’ai décidé de ne pas les adopter. L’école a trouvé des familles adorables. Ils vivent à la campagne, avec des maîtres gentils (enchantés d’avoir des chiens parfaitement éduqués) et avec de jeunes enfants qui ne sont pas avares de câlins. Ils sont heureux et je le suis aussi pour eux.
La réalité des familles d’accueil qui ont un chien qui risque la réforme
Si l’aventure « famille d’accueil » se termine bien en général, il faut savoir que dès qu’un problème apparait dans l’éducation, c’est très déstabilisant. On s’engage dans une aventure avec confiance et avec un seul but : participer à la formation d’un chien-guide d’aveugles. On a beau savoir qu’en moyenne un chien sur trois ne finira pas la formation, on croit toujours que ce ne sera pas le nôtre. Quand le chien est en formation, on va régulièrement à l’école, on échange beaucoup avec l’éducateur et on rencontre les autres familles. On sort beaucoup avec notre chien. On l’emmène fièrement en ville, faire les courses, en vacances, au cinéma et même au concert.
Quand le chien rencontre un problème sérieux, quand son éducation est interrompue, quand la convalescence dure, on se retrouve isolé, on perd en partie le contact avec l’extérieur et avec l’école. C’est une période difficile à vivre. Les autres avancent et nous on stagne ! Personnellement, je lisais en pleurant le petit journal des familles, jalouse de l’avancée des autres et regrettant les escapades des premiers mois, la virée au Mont Saint Michel, le concert à Sète et les nuits en chambres d’hôtes.
Ne pas rester isolé, solliciter l’école, confier le chien pour un week end (ou plus) et parler de ses problèmes. Voilà ce qu’il faut faire ! Et dans cette période d’incertitude, garder confiance car, que ce soit à un déficient visuel, à nous ou à une famille d’adoption, nos Loulous ne seront confiés qu’à des gens qui les aimeront.
Les observations d’Annie
Pierrette est trop modeste. Elle n’a pas assez insisté sur un point vital : que le chien devienne chien guide ou pas, c’est le même travail pour la famille d’accueil. Il faut lui apprendre le caniveau, faire des sorties tous les jours, prendre les transports en commun avec le chiot, amener le chiot dans tous les magasins, lui apprendre la propreté, lui apprendre à ne pas tirer en laisse, lui apprendre les commandes de base : assis, couché, à ta place, le chien doit revenir au sifflet, s’arrêter avant tous les trottoirs, il faut faire des allées venues fréquentes pour rencontrer l’éducatrice/éducateur en ville, etc. Il faut beaucoup s’investir avant de savoir quelle sera l’issue. Pierrette a fait autant de travail que toute autre famille d’accueil, même si Helpy et Iaman ont été réformés. Et en plus elle a refait deux fois sans se démonter et le fera peut-être une troisième. Cela montre une dévotion fantastique à la cause des chiens guides d’aveugle que j’admire et je salue. Merci encore à Pierrette d’avoir partagé son experience avec nous.
Tous les ans les associations Lion’s Club de Toulouse mobilisent de nombreuses personnes pour vendre des pommes au profit de notre école de chien guide. Les « Lions » se placent dans de nombreux centres commerciaux de autour de Toulouse et vendent des pommes offertes par le centre commercial. Ils ont beaucoup de courage parce qu’ils y passent presque tout le week-end ! Igor et moi sommes allés leur prêter main forte parce que c’est clair, quand il y a un chien, les ventes se font plus facilement. Merci aux Lions pour leur dévouement !
Description de la vidéo : Aujourd’hui, avant d’aller chercher Igor à l’école des chiens guides de Toulouse, j’ai mis dans mon sac la balle qui rend les chiens fous : le Nerf Ball. C’est un ballon ovale doté d’un couic très fort qui est le jouet préféré d’Igor et que tous les autres chiens lui volent immédiatement.
Dans la vidéo on voit 5 chiens courrir après la balle. Jake (un grand chien noir) est à la tête du groupe avec la balle en bouche. Igor essaie de la lui prendre mais n’y arrive pas. Il y a aussi trois autres chiens beiges qui essaient mais n’y arrivent pas non plus. Jake le boss ! Ensuite on voit Laetitia Nerf Ball en main et les chiens la suivent. Puis on voit Igor qui déambule vers moi. Et enfin on voit la nouvelle recrue de l’école de Toulouse, une petite chienne au poil beige de 8 semaines qui répond au nom de Lipsie qui dit bonjour à Igor et renifle la balle.
Description of video: Today before I picked up Igor at the Guide Dog School in Toulouse I put a Nerf Ball in my bag. It’s an oval ball with a strong squeek and it’s Igor’s favorite toy that somehow the other dogs always manage to steal from him.
In the video there are 5 dogs going after the ball. Jake is a large black labrador who leads the pack with the ball in his mouth. Igor tries to steal it from him but he cannot. Then we see that when Laetitia has the ball in her hand all the dogs follow her. Then we see Igor walking towards me. And finally we see the latest pup to arrive at the Toulouse Guide Dog School, a yellow lab called Lipsie who says hello to Igor and snifs the ball.
Cliquer di-dessus pour accéder à la vidéo. La description audio complète est ci-dessous.
Texte : « Bonjour, je suis Igor, le chien guide d’aveugle. » Photo d’Igor de face couché dans l’herbe. Igor est un labraniche (croisé labrador + grand caniche) noir à la barbe rousse. Il a 22 mois. Photo d’Igor et de son éducatrice Laetitia. Elle a un genou au sol et il est couché devant elle. Texte qui dit « La jolie fille c’est Laetitia, mon éducatrice. » Plusieurs photos où Igor fait le pitre, se roule par terre devant elle, Laetitia sourit. Texte qui dit « Je fais le clown pour la faire rire, mais elle m’a tout appris ».
Vidéo d’Igor et Laetitia qui font une démonstration de guidage sur la piste de l’école de Toulouse. La piste de démonstration propose de nombreux éléments que l’on retrouve dans la rue, mais en dimensions réduites avec des obstacles divers concentrés sur un petit espace. Départ sur une ligne droite avec la chaussée à droite. Igor regarde le public qui est sur l’estrade. Il y a un obstacle sur la gauche, Igor serre à droite de sorte que Laetitia n’ait pas à descendre sur la chaussée. Le trottoir fait un coude vers la droite. Igor et Laetitia tournent vers la droite avec Igor aussi loin de la chaussée que possible. Igor longe une clôture. Le public est de l’autre côté de la clôture à la gauche d’Igor. Dans le public il y a un chien guide qui s’avance vers la clôture au passage d’Igor et les chiens se regardent. Igor fait une petite pause de quelques secondes. Un mètre plus loin l’équipe rencontre un obstacle qui coupe tout le trottoir.
Igor contourne l’obstacle sans marquer l’arrêt, Laetitia lui fait refaire l’exercice et la narratrice explique l’erreur du chien. Magali : « On voit que le chien a commis une erreur, il est descendu sur la route sans avoir marqué l’arrêt, donc on le lui signifie. » Laetitia replace le chien correctement et Igor contourne l’obstacle en marquant bien la descente et la remontée sur le trottoir. Igor reste le moins de temps possible sur la chaussée et continue son chemin. Quelques mètres plus loin il y a des poteaux qui obligent Igor et Laetitia a faire des zigzags, Igor fait contourner sans que Laetitia ne touche rien.
Laetitia demande un arrêt sans démarcation au sol. Magali explique : « Là on demande au chien l’arrêt. L’arrêt en fait c’est une intersection non matérialisée, c’est une chose que l’on rencontre de plus en plus souvent en ville parce que partout maintenant c’est la mode des zones 30, des zones 20, donc on met tout à plat. Alors ça rend service aux personnes qui sont en fauteuil roulant, mais pour les personnes déficientes visuelles c’est une difficulté de plus parce que cela enlève des repères tactiles au sol. Donc le chien va devoir marquer des intersections de rue alors qu’au sol tout est lisse, tout est plat. » Pendant que Magali explique l’arrêt, Laetitia et Igor tournent à droite et rencontrent un obstacle qu’on ne voit pas bien sur la vidéo. Igor s’arrête et avance avec précaution. Igor tourne à droite.
Laetitia demande les lignes (passage clouté) à droite et Igor l’amène devant les lignes et marque bien le dénivellement en posant ses pattes avant sur les lignes. Puis immédiatement des lignes à gauche, Igor s’assoie pour marquer les lignes. L’équipe continue tout droit. Laetitia demande une montée sur la gauche, Igor l’amène à l’escalier ajouré et lui indique la rampe avec le nez. La narratrice explique les recherches que le chien est capable d’effectuer. Magali : « Donc, comme je vous le disais, le chien est capable de faire tout un tas de recherches, il est capable de trouver une porte, l’ascenseur, la montée, la descente, l’escalator, le siège, le bus. » Igor et Laetitia montent les escaliers, mais Igor s’attarde un peu à renifler les escaliers, Laetitia l’encourage a continuer son chemin. La narratrice Magali explique : « Le chien indique la descente, c’est à dire qu’il coupe la route à la personne déficiente visuelle de façon à mettre la personne en sécurité. »
Igor prend un virage à droite après la passerelle. Laetitia demande les lignes à gauche et Igor indique bien la descente et la montée du trottoir. Magali : « Donc on lui demande à gauche les lignes. » Magali : « Là on a un vélo qui obstrue le trottoir donc le chien va devoir faire un contournement. » Igor marque bien la descente et montée du trottoir et contourne l’obstacle rapidement. La narratrice explique : « Là on a une situation d’obstacle en hauteur. Il faut savoir que ce c’est ce qui est le plus difficile à gérer pour le chien parce que de leur hauteur à eux c’est quelque chose qui est difficile à évaluer. Donc c’est quelque chose qui est difficile, qui n’est pas du 100%, il peut arriver que des obstacles en hauteur ne soient pas perçus par le chien, mais on va dire que c’est plus efficace que la canne blanche qui elle ne détecte aucun obstacle en hauteur. Igor marque bien l’obstacle en hauteur, s’en détourne, et le contourne correctement.
Avant de finir le parcours Igor passe entre deux barricades en faisant en sorte que Laetitia ne se cogne pas. Magali : « Voilà, merci, c’est terminé pour Igor (applaudissements), vous voyez que c’est un chien très tranquille, très posé. »
Texte de fin : Merci Laetitia ! Crédit musique : It’s Always Too Late to Start Over de Chris Zabriskie Licence Creative Commons Attribution.
Vous trouverez le reste de l’histoire d’Igor sur htttp://elevechienguide.com
La vedette : Igor, le chien guide d’aveugle de l’Association Chiens Guides d’Aveugle Toulouse Grand Sud.
La seconde vedette : Laetitia, éducatrice. Explications / narration : Magali, directrice de formation. Réalisation : Annie, famille d’accueil.
Plus d’informations sur http://elevechienguide.com
Description des images : Texte : « Bonjour, je suis Igor, le chien guide d’aveugle. » Photo d’Igor de face couché dans l’herbe. Igor est un labraniche (croisé labrador + grand caniche) noir à la barbe rousse. Il a 22 mois. Photo d’Igor et de son éducatrice Laetitia. Elle a un genou au sol et il est couché devant elle. Texte qui dit « La jolie fille c’est Laetitia, mon éducatrice. » Plusieurs photos où Igor fait le pitre, se roule par terre devant elle, Laetitia sourit. Texte qui dit « Je fais le clown pour la faire rire, mais elle m’a tout appris ». Vidéo d’Igor et Laetitia qui font une démonstration de guidage sur la piste de l’école de Toulouse. La piste de démonstration propose de nombreux éléments que l’on retrouve dans la rue, mais en dimensions réduites avec des obstacles divers concentrés sur un petit espace. Igor est en harnais, Laetitia n’est pas sous bandeau. Départ sur une ligne droite avec la chaussée à droite. Igor regarde le public qui est sur l’estrade. Il y a un obstacle sur la gauche, Igor serre à droite de sorte que Laetitia n’ait pas à descendre sur la chaussée. Le trottoir fait un coude vers la droite. Igor et Laetitia tournent vers la droite avec Igor aussi loin de la chaussée que possible. Igor longe une clôture. Le public est de l’autre côté de la clôture à la gauche d’Igor. Dans le public il y a un chien guide qui s’avance vers la clôture au passage d’Igor et les chiens se regardent. Igor fait une petite pause de quelques secondes. Un mètre plus loin l’équipe rencontre un obstacle qui coupe tout le trottoir. Igor contourne l’obstacle sans marquer l’arrêt, Laetitia lui fait refaire l’exercice et la narratrice explique l’erreur du chien. Laetitia replace le chien correctement et Igor contourne l’obstacle en marquant bien la descente et la remontée sur le trottoir. Le chien guide qui est dans le public remue la queue et je me demande s’il ne rit pas l’erreur de jeunesse d’Igor ! Igor reste le moins de temps possible sur la chaussée et continue son chemin. Quelques mètres plus loin il y a des poteaux qui obligent Igor et Laetitia a faire des zigzags, Igor fait contourner sans que Laetitia ne touche rien. Laetitia demande un arrêt sans démarcation au sol. La narratrice explique ce qu’est un arrêt et pourquoi il est important d’enseigner au chien de s’arrêter même là où il n’y a pas de délimitation sur la chaussée.. Pendant que la narratrice explique l’arrêt, Laetitia et Igor tournent à droite et rencontrent un obstacle qu’on ne voit pas bien sur la vidéo. Igor s’arrête et avance avec précaution. Igor tourne à droite. Laetitia demande les lignes (passage clouté) à droite et Igor l’amène devant les lignes et marque bien le dénivellement en posant ses pattes avant sur les lignes. Puis immédiatement des lignes à gauche, Igor s’assoie pour marquer les lignes. L’équipe continue tout droit. Laetitia demande une montée sur la gauche, Igor l’amène à l’escalier ajouré et lui indique la rampe avec le nez. La narratrice explique les recherches que le chien est capable d’effectuer. Igor et Laetitia montent les escaliers, mais Igor s’attarde un peu à renifler les escaliers, Laetitia l’encourage a continuer son chemin. Quelques pas sur la passerelle et Igor marque bien la descente en barrant le passage à Laetitia avec sa tête. Virage à droite après la passerelle. Laetitia demande les lignes à gauche et Igor indique bien la descente et la montée du trottoir. La narratrice explique qu’il y a un vélo qui obstrue le trottoir et qu’Igor va devoir le contourner. Igor marque bien la descente et montée du trottoir et remonte rapidement. La narratrice explique que l’équipe rencontre un obstacle en hauteur et ce que cela veut dire pour le guidage. Igor marque bien l’obstacle, s’en détourne, et le contourne correctement. Avant de finir le parcours Igor passe entre deux barricades en faisant en sorte que Laetitia ne se cogne pas. La narratrice conclue qu’Igor est un chien très tranquile et très posé. Sa famille d’accueil demande : « qui c’est le plus beau, le plus grand, et le plus fort ? » « C’est Igor ! » Texte de fin : Merci Laetitia. Crédit musique It’s Always Too Late to Start Over de Chris Zabriskie Licence Creative Commons Attribution. Vous trouverez le reste de l’histoire d’Igor sur elevechienguide.com La vedette : Igor, le chien guide d’aveugle de l’Association Chiens Guides d’Aveugle Toulouse Grand Sud. La seconde vedette : Laetitia, éducatrice. Explications : Magali, directrice de formation. Réalisation : Annie, famille d’accueil. Plus d’informations sur elevechienguide.com
J’amène parfois Igor à la médiathèque de Toulouse, qui est sympa, mais celle de Dijon est vraiment fantastique pour ce qui est des offres de services pour les non voyant et mal voyants, bravo !
Video qui montre et décrit des services spécifiques pour les mal voyant et non voyant.
Un chien en bonne santé est un chien heureux. Il faut écouter votre vétérinaire même si :
Vous avez lu autre chose sur internet
Elle vous dit des choses que vous ne saviez pas
Votre adorable grand-mère faisait les choses différemment
Ça vous parait cher
Vous aimeriez avoir des puces ou des tics ?
Vous aimeriez avoir les dents pourries ?
Vous aimeriez avoir mal aux oreilles tout le temps du fait d’otites non détectées ?
Vous aimeriez avoir de l’arthrite et aucun traitement ?
On est plus au Moyen-Age, votre animal de compagnie (ou votre chien guide, mais les maîtres de chien guide le savent déjà donc ce n’est pas à eux que je m’adresse) a besoin d’un bon vétérinaire !
Cette semaine Igor passe par une étape importante de sa vie de chien guide : il passe son premier week-end chez son futur maître, nous allons voir ainsi s’ils font bon ménage car ce n’est pas toujours le cas ! Le directeur de l’école de Toulouse, Nicolas Guegan, raconte une anecdote vécue où quand une dame a reçu son futur chien guide chez elle pour le week-end elle s’est rendue compte que l’odeur de chien mouillé lui était insupportable. Après plusieurs mois d’attente et de préparation, elle a préféré ne pas prendre de chien guide. On ne peut jamais tout anticiper sans faire un essai !
L’autre question qui se pose souvent c’est la présence d’autres animaux chez le futur maître, est ce que les animaux vont s’entendre ? Igor entre dans une famille où il y a déjà un chien, Axo, le chien guide qui prend sa retraite et va rester chez lui. Nicolas a préparé la venue d’Igor en installant Axo dans la partie de la maison qu’occupe sa mère, ce qui était une très bonne idée.
Mais il se trouve qu’Axo et Igor s’entendent très bien ! Axo et Igor jouent et ils sont maintenant copains. Cela ne m’étonne pas, Igor a grandi avec ma chienne (qui avait elle aussi 10 ans quand il est arrivé) et il a l’habitude des séniors. D’autant plus que Luna est une sénior grincheuse qui lui a bien montré qui était le chef ! Ils s’aiment beaucoup, mais c’est parce que qu’Igor a su lui laisser sa place et j’espère qu’il continuera à être aussi prévenant avec Axo.
Le premier week-end n’est pas un « week-end de travail » puisque Nicolas ne pourra travailler au harnais seul avec Igor qu’après la « remise ». Mais Nicolas et Igor ont pu travailler ensemble en présence de l’éducatrice Laetitia. Ils ont fait le trajet maison – bureau avec Igor au harnais, Igor a pris le tramway pour la première fois (avec moi il avait pris le bus et le métro, mais jamais le tramway !) et aussi bien Laetitia que Nicolas me disent que tout s’est bien passé. Laetitia a maintenant une meilleure idée des apprentissages qu’elle doit renforcer avec Igor pour qu’il soit bien préparé à sa situation particulière. Après le départ de Laetitia Nicolas a amené Igor au supermarché avec sa mère puis en randonnée avec son frère. Nicolas m’a envoyé un texto pour m’en parler :
« Igor rentre d’une journée très sportive, il a fait une randonnée en forêt ; il a été super extra toujours proche de moi et mon frère qui me guidait. Igor jamais très loin même sans le rappeler. On vient de rentrer, je pense qu’il va bien dormir ! »
Igor n’aurait pas pu mieux tomber !
En conclusion je ne peux que me répéter, Igor ne pouvait pas mieux tomber ! Au début de cette aventure il y a presque deux ans je n’avais aucune idée si Igor pourrait devenir chien guide et s’il allait être placé dans une famille sympathique. J’avais toutes les raisons de l’espérer, mais on ne sait pas tant que ce n’est pas fait ! Et bien c’est fait et je suis ravie ! Je suis particulièrement contente parce qu’avec moi Igor a pris l’habitude de longues balades presque tous les jours et s’il a des occasions d’en faire avec Nicolas, il sera très heureux.
Laetitia me dit qu’il y a aussi tout près de chez eux de nombreux endroits adaptés pour détendre les chiens, et c’est souvent la quantité et la qualité des moments de détente qui font qu’un chien guide fera bien son travail ou pas. Elle a placé des dizaines de chiens guides en sept ans, et elle sait qu’avoir assez de détente est vital pour le bien-être du chien (et du maître aussi). En plus il aura la compagnie d’un autre chien, Axo, ce qu’Igor va beaucoup apprécier parce il n’aime pas être seul.
Bref, je suis ravie de ce placement, ce qui n’empêche pas qu’il me tarde de revoir Igor chez nous avant sa remise ! Surtout que le week-end prochain c’est les portes-ouvertes des écoles de chien guide dans toute la France et nous allons participer à Toulouse, avec Igor et Laetitia, qui sont très complices comme vous le voyez sur cette photo. Rendez-vous d’ici quelques jours pour un article qui va vous montre Igor et Laetitia au travail en situation de guidage.
Je vais peut-être vite en besogne, mais si je résume mon expérience de famille d’accueil pour un futur chien guide d’aveugle voici ce que ça donne :
Mon premier chiot chien guide, Igor, est gentil, attentif, intelligent, et très motivé de faire bien. Il a bien fait quelques bêtises, mais jamais rien de grave. Il est en pleine forme physiquement et a pu obtenir son diplôme de guidage.
L’éducatrice d’Igor, Laetitia, est hyper compétente, m’a appris beaucoup de choses, et du point de vue humain, c’est une fille fantastique que j’admire. Je n’ai que de bonnes choses à dire sur toutes les personnes de l’école de chiens guides de Toulouse avec qui j’ai eu affaire.
Et maintenant je me rends compte que je n’ai pas à m’inquiéter sur le futur maître d’Igor : c’est 90% sûr que ce sera Nicolas et après quelques échanges d’email je sais déjà que c’est un homme gentil, intelligent, qui a de l’expérience avec les chiens-guides, et qui comprend notre désir d’avoir des contacts avec lui et Igor. Quelle chance !
Le jour où je verrai Igor guider Nicolas je serais encore plus fière, mais je dois le dire, ça a été une expérience formidable du début jusqu’à ce jour.
Tout le long de cette aventure les gens me demandaient si je ne serais pas trop triste de me séparer d’Igor. Ils me disaient qu’ils ne pourraient jamais faire la même chose. Eh bien, oui, nous serons triste de ne pas l’avoir avec nous, mais Igor est en pleine forme et va faire le travail pour lequel il a été formé. C’est comme quand on a un enfant qui grandit et vole de ses propres ailes. Ce n’est pas une fin mais un début !
Donc, je souhaite la bienvenue à Nicolas, il nous tarde de mieux le connaître et de le voir évoluer avec Igor. Un bel avenir se dessine et nous aurons des occasions de revoir Igor, ce qui nous donnera beaucoup de plaisir parce qu’il est le plus beau, le plus grand, et le plus fort !
Devenir chien guide d’aveugle n’est pas une petite affaire, Igor y travaille depuis sa naissance il y a 1 an, 9 mois et 20 jours. Et là, tout d’un coup, c’est fait ! Bravo Igor, bravo à son éducatrice Laetitia qui a fait un boulot fantastique, et tant qu’on y est, bravo un peu à nous aussi. Mais je dois avouer qu’Igor aurait pu vivre en famille avec nous pendant 5 ans, il serait devenu un super chien de compagnie (il l’est déjà), mais jamais chien guide, donc tout le mérite revient à Laetitia et à toute l’équipe de l’école de chien guide de Toulouse.
Pour devenir chien guide d’aveugle il faut que le chien sache guider, c’est une évidence, mais il faut aussi qu’il le prouve ! Il y a donc un certificat que le chien doit réussir et qui comporte trois épreuves : guidage en campagne, guidage en ville, et obéissance. Igor a été testé en campagne en juillet, puis du fait du calendrier, il n’a pas pu être présenté aux autres tests jusqu’à maintenant, mais voilà, c’est fait ! Je n’ai pas assisté aux tests (la présence de la famille d’accueil perturberait trop le chien), donc je ne peux pas les décrire en détail, mais je vais essayer d’en savoir plus en vue d’autres articles.
Et maintenant ? Maintenant il faut penser à la remise.
L’étape suivante c’est bien entendu la remise. C’est dans cet objectif que nous sommes devenus famille d’accueil d’Igor, et c’est le moment de passer aux choses sérieuses.
Le 24 mars 2015 Laetitia m’a appelée pour me dire qu’Igor avait rencontré un monsieur qui se nomme Nicolas et qui vit à Montpelliers. Elle m’a dit qu’elle avait rarement vu un chien montrer autant d’affection envers un non-voyant qu’il vient juste de rencontrer et qu’Igor serait peut-être remis à Nicolas si tout progressait bien.
Puis le 10 septembre Nicolas est revenu à l’école et a fait des essais avec plusieurs chiens, dont Igor. Igor semblait convenir le mieux de nouveau. Donc Laetitia m’a de nouveau appelée pour me dire que les choses se précisaient et qu’Igor irait passer un week-end chez Nicolas juste pour voir si les affinités se confirment.
Donc toute cette semaine Igor est à l’école pour continuer à se perfectionner, mais jeudi prochain Laetitia va le conduire à Montpelier passer le week-end avec son maître présumé Nicolas. Elle va installer Igor chez Nicolas et les laisser faire plus ample connaissance. Alors voilà, maintenant j’attends un troisième coup de fil de Laetitia vendredi pour me dire comment les choses se sont passées.
Si tout va bien, remise vers la fin octobre. J’ai hâte de rencontrer Nicolas et surtout j’ai hâte de savoir si Nicolas voudra bien nous donner des nouvelles régulièrement par email ou par Facebook ou autre. C’est ma hantise, un non-voyant possessif qui ne veut pas communiquer. Les non-voyants étant des humains comme les autres, ça doit arriver ! Laetitia me dit qu’elle pense que tout va bien se passer et je lui fais confiance. Ça va être formidable et terriblement triste en même temps, donc je préfére ne pas trop y penser, mais ça s’approche à grand pas.
Pour pouvoir guider la personne non-voyante ou malvoyante le chien guide doit porter un harnais. Il existe plusieurs types de harnais, mais ce qu’ils ont tous en commun c’est un guidon qui permet à la personne de sentir les mouvements du chien. Il est possible d’avoir le guidon en main gauche et la laisse en main droite comme c’est illustré sur la photo, mais souvent la personne tient le guidon et la laisse de la main gauche, selon le niveau de contrôle désiré.
Macarons, Gilets, et Harnais
Il existe quatre façons d’identifier un chien guide :
Le macaron du chiot
Le gilet bleu de l’élève
Le gilet orange du chien guide en activité ou à la retraite
Le chien guide et son harnais de guidage
Accepter le Harnais
Identifier le chien guide est important, mais ce qui est encore plus vital c’est d’amener le chien à progressivement accepter le harnais tout en douceur. Il y a des chiens (comme Igor) qui n’aiment pas enfiler le gilet ou le harnais. Une fois que le harnais est mis, aucun problème, il n’essaie pas de l’enlever, c’est juste l’enfiler qui ne lui plait pas. Imaginez une personne non voyante qui se prépare à sortir et doit d’enfiler le harnais à son chien. Le chien est récalcitrant et se met à jouer à cache-cache. Mauvais plan !
Je ne sais pas pourquoi enfiler un gilet stresse Igor, c’est peut-être que je m’y suis mal prise quand il était petit, c’est peut-être en partie génétique parce que sa soeur India a le même problème. Quoi qu’il en soit, pour pouvoir être chien guide, il faut qu’Igor ne soit pas stressé quand on lui enfile le harnais, il ne faut pas qu’il tourne la tête ou qu’il tourne en rond. Laetitia a fait un travail fantastique avec Igor et le problème a disparu à 99%. Pourquoi je dis 99% et pas 100% ? Il y a des jours où Igor est fatigué ou n’est pas d’humeur et il faut prendre son temps, le travailler tout doux avec une belle récompense, et hop! c’est reparti.
Laetitia veut qu’Igor enfile le harnais tout seul. Elle tient le harnais et c’est Igor qui s’approche pour enfiler la tête. Pour y arriver elle s’est mise à lui donner de grosses récompenses pour qu’il vienne de lui-même dans le harnais. Avec beaucoup de patience (elle y travaille depuis des mois !) et de douceur ça a marché. Aujourd’hui il enfile son harnais sans récompense, comme vous pouvez le voir sur les photos suivantes.
Et puis je dois l’avouer, voir Igor au harnais me rend très fière d’avoir eu la chance de participer à son éducation, même si sur ce coup là (comme presque tout le reste) c’est Laetitia qui a fait la grande majorité du travail. Et si son futur maître rencontre un problème pour lui mettre le harnais il faut vraiment demander de l’aide aux éducateurs parce que s’ennerver contre Igor j’ai testé et ça ne marche jamais !
Imaginez : vous et votre chien-guide en croisière !
Tous les deux ou trois ans la famille Sargent aime aller en croisière. Ce sont les vacances parfaites pour nous et le farniente est absolument parfait. Lors de notre dernière croisière sur le Liberty of the Seas (Royal Caribbean) Annie a remarqué qu’il y avait une personne qui avait peu de vision mais se déplaçait sans chien ni canne. Mais est-ce que les aveugles qui ont un chien-guide peuvent faire une croisière avec leur chien-guide ? OUI, en tout cas sur Royal Caribbean.
Royal est-il unique ? Je ne sais pas. Il est possible que d’autres lignes de croisière fassent la même chose, ça vaut le coup de poser la question ! Sur le Liberty il y a même un énorme chien rouge le long de la promenade ! Il ne sort jamais de son balcon, mais il a de l’allure. Sur le Liberty il y avait aussi un monsieur en fauteuil roulant et sous respirateur, ainsi que de nombreuses personnes en fauteuil roulant, une personne sous oxygène, tout cela pour dire qu’ils ont l’habitude d’accueillir des personnes qui ont des besoins bien particuliers.
En pratique
Comment cela se passe t’il en pratique ? La personne non-voyante doit prévenir qu’elle voyage avec son guide lors de la réservation afin qu’il n’y ait pas de surprise et afin que la présence du chien soit indiquée sur le manifeste de passagers (réserver avec un agent de voyage qui saura faire ce genre de chose pour que tout se passe au mieux !) Lors de l’embarcation un membre du personnel peut accompagner la personne et lui présenter le bateau. Il y a des indications sonores dans les ascenseurs, des menus en braille, et surtout beaucoup de personnel partout qui peut rendre service.
Et pour les besoins du chien-guide ? Sur le pont 4 à l’arrière du Liberty il y a une « promenade » à l’air libre et un endroit est désigné pour les besoins du chien. Ce n’est pas un coin d’herbe, mais c’est comme faire au caniveau sur commande (sauf que là c’est un membre du personnel qui nettoie !) Je pense qu’Igor n’aurait aucun mal à s’habituer à faire ses besoins sur ce pont, surtout que c’est un endroit du bateau qui est peu fréquenté.
Les chiens sont interdits dans le jacuzzi, mais peut-être sont-ils permis dans le petit bassin où les enfants jouent ? Cela ne m’étonnarait pas ! Aucun risque que le chien saute à la mer, la mer vu du 14 ième étage d’un bateau ça fait peur, et en plus tout est protégé.
« Ce n’est pas tout de placer un chien-guide avec un non-voyant, encore faut-il s’assurer que le binôme marche bien sur le long-terme » m’a expliqué Magali, la directrice technique de l’école des chiens guides d’aveugle de Toulouse. Pour ce faire, Magali « inspecte » le travail de toutes les équipes maître-chien issues de Toulouse aussi souvent que nécessaire, tous les 2 ans au maximum même quand tout est parfait.
Ce matin, Magali va observer–de loin–le travail d’une équipe qu’elle connaît bien : Jérôme et Dune qui habitent au centre-ville à Toulouse. C’est Magali elle-même qui a éduqué Dune, une jolie Labrador noire de 7 ans. Il ne faut pas que Dune se rende compte de la présence de Magali car cela fausserait l’exercice.
Jérôme sait qu’il est observé, cela fait partie du contrat qui le lie à l’école de Toulouse. Il a aussi donné son accord pour que deux familles d’accueil puissent venir observer, car quand on élève un futur chien-guide on ne se rend pas forcément compte du travail qu’il fera. Le test va durer 20 à 30 minutes pendant lesquelles Magali va faire attention à tous les détails que seule une professionnelle peut voir sur la façon dont s’est déroulé ce déplacement.
Aussitôt arrivées près de chez Jérôme, nous le voyons sortir avec Dune et partir dans la direction opposée à la nôtre. Jérôme et Dune progressent à bonne allure, Dune a l’air toute contente de faire une sortie, elle trotte le long du trottoir et Jérôme qui a de longues jambes n’a aucun mal à la suivre.
Est-ce de la magie ?
Mais comment ça se passe entre le chien-guide et le maître ? Pour quelqu’un comme moi, qui n’est pas utilisatrice du chien-guide, ce qui se passe entre le chien et le maître ressemble à de la télépathie. Ils marchent d’un seul corps, sans hésitation, malgré tous les obstacles. Personnellement, quand je ferme les yeux (ce que j’essaie de faire de temps en temps pour me tester), même avec Igor qui sait guider (il va passer son examen le mois prochain !) j’ai du mal à comprendre ce qui se passe dans mon environnement sans utiliser mes yeux. Mais ce n’est pas de la magie, c’est un long apprentissage de la part de la personne et du chien-guide.
Ce que le chien a appris a faire
Lors de son éducation le chien-guide apprend à faire certaines choses :
Marcher en ligne droite (on titube facilement quand on n’a pas de point de repère visuel)
Contourner tous les obstacles (poubelles, barrières, poussettes, vélos, etc.)
Trouver la porte (n’importe quelle porte)
Trouver un siège vide (dans le bus par exemple)
Indiquer les montées de descentes de trottoirs
Trouver ce qu’il faut pour monter ou descendre (escaliers, escalator, ascenseur)
Trouver un distributeur de billets
Trouver où il faut mettre la carte de métro pour passer la barrière
Contourner les obstacles en hauteur (branches, panneaux, etc.)
Trouver un passage piéton (le chien reconnaît les bandes blanches)
Tourner à gauche ou à droite
Et le maître que doit-il faire ? Tout le reste ! Il doit savoir où il va, il doit savoir analyser la situation, il doit savoir décider si la chienne fait bien son travail ou non, etc. Le cahier des charges du maître est tellement long !
Obstacles
Les trottoirs de Toulouse sont un enfer d’obstacles et de travaux. Il faut sans cesse marcher sur la chaussée parce que sur le trottoir il y a une poubelle ou un vélo enchaîné contre une barricade, ou une voiture mal garée. De plus, Jérôme est grand, il risque donc de se cogner la tête contre tout ce qui est en hauteur. Dune est formée à contourner tous ces dangers, elle regarde même en hauteur, mais pour se donner une petite chance de plus de ne pas s’assommer, Jérôme porte une casquette avec visière qui lui donne une fraction de seconde pour réagir si besoin est.
Quand le trottoir est large et la surface plane, c’est très simple, Dune donne un pas rapide, aucun danger. Dès que ça se rétrécit ou que la surface n’est plus plane, Dune ralentit et passe avec précaution. Par exemple, s’il y a une petite rigole creusée sur le trottoir, elle va ralentir, elle marque les différences de hauteur du trottoir, les intersections, les ouvertures vers un garage. Dune voit tout ce qui échappe à Jérôme.
Mais pour autant, Dune c’est un chien. Elle ne peut pas décider quand il faut traverser la route. Pour traverser, Jérôme doit analyser le carrefour en écoutant ce qui se passe et c’est lui qui donne l’ordre de traverser. Et si le non-voyant se trompe et une voiture arrive ? On espère que le chien, par instinct de conservation, va refuser d’avancer, mais c’est le travail du maître de bien analyser la circulation.
Analyser des situations compliquées
Vous vous souvenez du temps où une personne âgé et malvoyante traversait la rue avec la canne levée et les voitures devaient s’arrêter pile ? Ça fait longtemps que je ne l’ai pas vu, mais c’est sûr que cette personne malvoyante ne savait pas comprendre la circulation. C’est difficile d’analyser un carrefour avec les yeux fermés. Essayez ! Sans regarder, essayez de savoir qui va passer en premier, second, troisième, etc. C’est hyper difficile ! Ce n’est pour cela que la personne non-voyante doit se concentrer et analyser la situation. C’est pas le moment de la distraire et encore moins de faire une caresse à son chien sans qu’elle s’en rende compte ! Cette équipe travaille, et traverser un gros carrefour comme celui devant le Monument aux Morts sans le voir c’est du boulot !
Mauvais conseil
Mais, plus il y a de travaux, plus les situations se compliquent. Sur cette première photo on voit que le trottoir est barricadé et que Jérôme et Dune vont certainement devoir faire demi-tour. Malheureusement la dame qui est devant eux lui dit d’enjamber le ruban qui délimite le chantier. Mauvais conseil ! Dune passe sous le ruban, mais Jérôme doit lâcher le harnais, passer par-dessus un ruban qu’il ne voit pas, et se retrouver sur la chaussée au final. Il aurait pu s’accrocher le pied et tomber ! Ce n’est pas du tout de la faute de Jérôme, il a simplement suivi le mauvais conseil d’une dame qui aurait dû à la place lui dire de retourner sur ses pas sur 5 mètres et de passer sur le trottoir d’en face qui était libre. Mais les gens veulent intervenir par gentilesse et ne comprennent pas forcément aux réalités du non-voyant. Heureusement dans ce cas, Jérôme et Dune s’en sont sorti sans souci.
Les pièges
Deuxième « piège ». Ici on voit que le trottoir est obstrué par un outil de chantier, mais descendre sur le trottoir est difficile parce qu’une voiture est garée. Jérôme et Dune passent, mais c’est vraiment étroit. Lors du débriefing Magali dira à Jérôme qu’il aurait dû faire demi-tour et contourner derrière la voiture. Parfois il vaut mieux ne pas foncer, même si c’est dans sa nature !
Voyants : demandez avant d’aider
Troisième situation un peu « chaude ». Ici la chaussée est bloquée par un ruban de chantier de nouveau, un ouvrier voit que Jérôme ne peut pas passer et se précipite pour le faire contourner. Je suis certaine que dans ce cas Jérôme aurait trouvé la solution tout seul, mais souvent les gens vont aider sans demander si la personne souhaite qu’on l’aide. Avis à la population : avant d’aider un aveugle, dites-lui bonjour, avez-vous besoin d’aide ? Et si la personne n’a pas besoin d’aide, soyez content pour elle, c’est un aveugle qui sait trouver des solutions aux problèmes qu’il rencontre !
Dans les trois cas que je viens de citer, Jérôme a dû prendre les décisions de contournement. Dune n’hésite pas quand il s’agit de contourner une poubelle ou un vélo parce qu’elle fait cela des dizaines de fois tous les jours, mais doit-elle contourner un ruban ? Elle n’est pas sûre. Le ruban est une barrière abstraite, est-ce qu’un chien peut vraiment le comprendre et contourner correctement sans hésiter ? Je ne sais pas, il faudrait demander à une éducatrice.
Ce que Dune fait le mieux
En me relisant je me rends compte qu’il faut que j’insiste sur une chose : en dehors de ces trois obstacles difficiles, Dune a fait son travail parfaitement, et même quand ils rencontrent des trottoirs abominablement compliqués, ils passent !
Sur cette photo on voit en endroit que Dune a passé sans encombre : le vélo rétrécit le trottoir, et les marches en béton aussi. Dune va lentement, s’assure qu’elle et Jérôme passent au centre, et en avant !
Sur la photo suivante on voit que Dune fait passer Jérôme entre les rangées de poteaux, elle tient le cap tout droit.
Ici on voit que Dune serre à gauche pour que Jérôme puisse passer sans heurter la poussette. Jérôme la suit et fait corps avec elle, ça passe sans souci.
Sur cette photo on voit que Dune marque un arrêt pour indiquer à Jérôme qu’ils traversent une rue. Elle le fait parfaitement bien et remarquez qu’il n’y a pas de trottoir à descendre ! Mais Dune sait que c’est une traversée et que Jérôme qui doit décider quand il est bon de traverser (elle attend un ordre).
N’intervenez que si la personne ne s’en sort pas
Sur cette photo on voit un passant qui se demande si Jérôme va s’en sortir parce qu’il y a un gros camion stationné et une barricade qui va bloquer le passage juste après le camion. Il y a assez de place, Dune va naviguer entre l’avant du camion et la barricade, le passant ne fait rien, il ne fait que s’assurer que tout va bien, ce qui est idéal.
En conclusion je dois le dire encore : j’ai ADORÉ ce moment d’observation de Jérôme et Dune.
Mais attention maîtres-chiens : Magali c’est œil de lynx ! Même de loin, elle voit tout le travail que fait la chienne, tous les signaux qu’elle donne à son maître, elle voit si la chienne a tout remarqué et si le maître sait lui faire confiance quand il le faut.
C’est idiot ce que je vais dire, mais pour moi, c’est incroyable qu’une personne qui n’y voit pas puisse faire ce genre de déplacement de façon autonome et aussi rapidement ! Jérôme va aussi vite qu’un voyant de son âge, même avec tous les obstacles !
Lorsque nous nous retrouvons au café pour le débriefing, Jérôme se souvient parfaitement de son trajet. Il sait dire ce qui s’est passé après avoir croisé ceci ou cela, il sait où il est allé, il ne sait pas les noms de toutes les rues, et il lui arrive de ne pas être certain où il est à un moment donné, mais il continue son chemin et retrouve des repères rapidement. Il est hyper compétent dans ses déplacements.
Et en plus, la cerise sur le gâteau, c’est que Jérôme et Dune s’adorent, ce qui fait plaisir à voir, et que Dune est une chienne heureuse. Les chiens ça ne ment pas, quand ça ne veut pas travailler on le voit. J’espère qu’Igor fera une aussi belle paire avec son maître un jour. Il ne faut pas penser que cela se fait en une semaine, Jérôme et Dune c’est une équipe qui est bien rodée, le temps y fait beaucoup.
Sur cette photo Dune fait la fête à Magali quand elle s’est rendue compte que nous étions à côté d’elle. Fantastique, c’est un A+ pour Jérôme et Dune. Bravo !
Dune fait la fête à Magali à la fin du test
Merci encore à Jérôme et à Magali de m’avoir permis d’observer ce suivi, expérience inoubliable pour moi !
Vidéo. Ce week-end lors du Congrès National des Écoles de Chien Guide qui s’est tenu à Toulouse, j’ai eu le plaisir de rencontrer Joel et son chien-guide la délicieuse Cannelle. J’ai adoré et j’ai aussi beaucoup aimé la vidéo réalisée par l’école de Lyon qui montre le travail de Cannelle lorsqu’elle guide Joel en milieu rural et sur les santiers et les colinnes. Bravo a tout les deux !
Quand j’ai choisi un nom en « I » pour ce gentil chiot (c’est un grand privilège qui revient aux familles d’accueil à Toulouse) le nom d’Igor m’a séduit parce qu’il se trouve que le 5 juin c’est aussi mon anniversaire. Je trouve que le nom lui va comme un gant, parfait pour un chien d’apparence très masculine. Igor signifie « protecteur » ou « guerrier ». OK, guerrier je ne pense pas, mais protecteur c’est certain ! Si le nom voulait aussi dire « nounours » ce serait parfait pour cet Igor là.
Je profite de l’occasion pour vous donner les dernières nouvelles du génialissime Igor qui a fait de grand progrès sous la tutelle de son éducatrice Laetitia :
Igor n’a plus peur du harnais. Laetitia a dû y travailler assidument avec le clicker et des petits bouts de hot dog. Ses progrès sont impressionnants !
Igor connait maintenant toutes les techniques de guidage, Laetitia va continuer a affiner et pense le présenter à l’examen en juillet. OMG que le temps passe vite !!!
Igor ayant un long poil noir a très chaud très vite. La surchauffe est un problème pour tous les chiens, mais ça l’est encore plus pour un chien qui doit travailler tous les jours quel que soit le temps. Laetitia a dit coupe d’été, nous allons voir si ça lui rend la vie plus facile. Mercredi prochain chez la toiletteuse et je vois une tondeuse dans son avenir proche. Il ne va pas aimer, mais c’est important.
Voilà, j’ai très envie d’écrire un article sur les techniques de guidage que Laetitia lui apprend, mais pour cela il va falloir que nous trouvions le temps pour qu’elle m’en parle plus longuement. Bientôt j’espère. Bon week-end !
Igor-trompe-la-mort. Une chenille processionnaire l’a rendu tellement malade que je le voyais mort. Mardi 3 mars en rentrant de la balade vers 15 h Igor a voulu rester dans le jardin. No problem, c’est tout fermé, il ne risque rien.
Vers 16 h, Igor vomit ses croquettes. OK, je surveille. A 17 h il vomit de nouveau. Étrange. A 18 h toute la famille doit partir, nous avons rendez-vous chez le notaire. J’aurais pu prendre Igor, mais comme il vomit deux fois, ce n’est pas le moment. Je le laisse avec Luna le grand caniche et Ananas la chatte.
Trois heures plus tard (21 h) nous rentrons et Igor est derrière la porte, il est visiblement affolé, pleure, a la gueule toute mouillée de bave, a l’air d’avoir quelque chose coincé sur le côté gauche de la bouche. Je le mets immédiatement dans la voiture et nous partons vers l’école vétérinaire qui assure les urgences de nuit.
En chemin j’essaie de comprendre ce qui a pu lui arriver. Je suppose qu’il a quelque chose coincé dans la bouche, mais quoi et comment ? Rien ne s’est passé pendant la balade, ça doit être quand il est resté dehors. Dans le jardin alors, mais quoi ? Igor aime les bâton, il a peut-être mâché quelque chose qui s’est coincé ? Il ne me laisse pas regarder et a visiblement très mal. Pourquoi a-t-il vomit ? Est-ce lié ou non ?
D’un coup il me vient une horrible idée, et si c’était une chenille processionnaire ? Je sais qu’il y a des nids dans notre pin, on les fait enlever en mars, mais ce n’est pas encore fait cette année. Je n’ai pas vu de chenilles, mais comme il a beaucoup plu, je n’ai pas passé beaucoup de temps dans le jardin.
En arrivant à l’école deux étudiants en 4ième et 5ième année évaluent Igor. Il ne leur donne pas l’impression d’être critique, il remue un peu la queue. L’hyper salivation est étrange, mais ça ne doit pas être grave. Je leur parle de mon hypothèse chenilles processionnaires, et là tout d’un coup, ils nous prennent plus au sérieux
Assez rapidement l’interne vient nous voir et indique qu’il va devoir endormir Igor car il ne se laisse pas examiner, mais il retient la théorie des chenilles processionnaires qui semble coller aux symptômes. L’interne nous explique les risques de l’anesthésie, nous parle de la réaction aux chenilles processionnaires qui sont très dangereuses pour le chien car la langue peut se nécroser, ce qui oblige à « amputer » la langue. Et si un chien ne peut pas boire et manger c’est la fin. Est-ce déjà arrivé ? Est-ce si grave que ça ? Il ne sait pas me dire.
Pas rassurant tout ça. Je laisse Igor à l’école vétérinaire et j’attends le lendemain. Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit, à 8h15 j’appelle aux nouvelles. L’interne me dit que la nuit s’est bien passée, Igor est stable, il avait la langue toute gonflée, donc chenilles c’est quasiment sûr, que je peux venir le chercher à 10h, mais il n’est pas tiré d’affaire, sa langue peut se nécroser, etc. Mais quand même le pire est passé. La sœur d’Igor India a eu ce même problème avec les chenilles processionnaires l’année dernière et elle s’en est sortie sans problème à long terme.
Je vais chercher Igor et j’attends longtemps mais quand Igor sort enfin il est bien content de me voir, je vois tout de suite qu’il a retrouvé son état normal et je suis vraiment soulagée. Le docteur me donne le rapport, l’ordonnance, et la facture de 300€ que j’acquitte, l’école me remboursera.
Toutes ces histoires de nécroses de la langue m’inquiètent, je surveille de près la couleur de la langue d’Igor, je la prends en photo, et heureusement elle reste bien rosée. Ça fait 9 jours et la langue d’Igor va bien. OUF ! Plus de peur que de mal.
Ces chenilles processionnaires sont un gros problème car il y en a partout à Toulouse, même en ville ! Depuis quelques années il y en a dans notre pin et maintenant sur un cèdre aussi. Les premières années j’arrivais à atteindre les branches touchées et je les coupais. L’année dernière les nids étaient trop hauts, nous avons fait appel à un professionnel. Il est revenu cette année et a enlevé tous les nids, mais cette fois-ci nous avons opté pour la solution radicale et il va revenir abattre les deux arbres en question.
Le problème des chenilles processionnaires c’est que quand on a un arbre qui les attire (le pin noir d’Autriche est leur habitat favori), elles reviennent tout le temps. Les chenilles se transforment en papillon qui vont faire des nids partout. On peut mettre des pièges, mais ils marchent mal et sont chers, il faut les remplacer tous les ans, et on n’est jamais à l’abri de chenilles qui tombent au sol à cause du vent.
Donc nous avons opté pour la solution radicale. Abattre les arbres ne veut pas dire que nous n’aurons jamais plus de chenilles processionnaires dans notre jardin, mais cela va limiter leur habitat et les éloigner un peu.
Pour résumer : si votre chien vomit et se met à saliver ennormément, a l’air affolé, consultez un vétérinaire en urgence.
Et pour finir, voici la langue d’un chien très affecté par les chenilles. Pauvre toutou ! Heureusement, Igor n’a pas de problèmes, il l’a échapé belle !
Igor sent parfois très fort. C’est toujours quand il rentre de l’école, mais je ne savais pas si cela avait quelque chose à voir avec l’école parce qu’il passe la semaine à l’école. Donc, logiquement, est-ce qu’il sent parce qu’une semaine s’est écoulée ou parce que quelque chose à l’école le fait sentir ?
L’éducatrice Laetitia ne lui trouve pas d’odeur particulière, mais comme elle sait que j’ai du mal à supporter cette odeur elle lui fait souvent un champoing sec avant que je passe le chercher. Elle veut lui éviter la douche hebdomadaire parce qu’elle trouve que c’est trop. Elle supposait aussi qu’il y avait une autre explication possible : Igor pourrait avoir un problème de peau et le vétérinaire devrait fait des tests. Je vais pouvoir lui dire que ce n’est pas la peine, le mystère est élucidé.
J’ai douché Igor il y a 15 jours. Entre temps, du fait de sa blessure et du calendrier de son éducatrice, il a passé tout son temps chez nous. Aucune odeur particulière. Il s’est mouillé sous la pluie et là il sent le chien mouillé, mais dès qu’il sèche, l’odeur s’estompe. Il s’est trainé dans les flaques d’eau en balade, mais en rentrant je l’ai brossé et, là encore, pas d’odeur persistante.
Ce matin je l’ai posé à l’école parce que je ne pouvais pas m’en occuper aujourd’hui. 5 heures à l’école et il nous revient avec cette sacrée mauvaise odeur qu’il n’avait pas ce matin ! Donc je ne sais pas ce qui lui donne cette odeur, mais c’est lié au fait d’aller à l’école, il n’y a plus de doute.
Ceci est une excellente nouvelle ! Lorsqu’Igor sera en activité avec un maître-chien et n’ira plus à l’école il n’aura pas besoin de douche plus souvent que tout autre chien. Parce que doucher Igor c’est toute une production pour moi qui y voit, donc pour un non-voyant, je n’imagine même pas !
Wouf ! Igor, à la douche ! Avec le champoing recommandé par le vétérinaire pour les lavages fréquents : le shampoing physiologique Virbac.
Eh oui, depuis que j’élève Igor, tous les matins je fais le trottoir. Je ne vais pas vous mentir, ce n’est pas ce que je préfère, mais quand je fais mes courses avec Igor et qu’il a un besoin urgent et va au caniveau au lieu de faire sur le trottoir, je suis fière de lui. Je me dis que quand il vivra avec une personne non-voyante, ce sera une habitude très utile. J’ai toujours quelques sacs plastique dans la poche, car OUI, je ramasse ! Les voisins savent déjà que je suis débile à promener mon chien dans le caniveau tous les matins, si en plus je ne ramassait pas, je pense qu’ils me diraient vraiment ce qu’ils en pensent. J’habite sur un chemin privé sans trottoir ni caniveau, donc pour qu’Igor fasse ses besoins je dois l’amener à 50 mètres dans le village. Youpi ! Les mamans qui posent les enfants à l’école passent et repassent et je balade Igor dans le caniveau. Tout est normal ! Au début j’étais mortifiée, puis j’ai commencé à faire de grands sourires aux passants et à leur dire bonjour. « Je fais avec » comme on dit. Mais bon, je pense qu’il me faudrait un bout de trottoir et caniveau dans mon jardin, comme ça au moins je pourrais faire tout cela en privé et sans m’habiller en vitesse le matin. Le printemps arrive, je vais peut-être sortir les outils !
Les chiens laissés en liberté sont un danger pour tout le monde, mais en particulier pour les chiens-guides d’aveugle et les maîtres-chiens. Je n’ai pas trouvé les chiffres pour la France, mais en Angleterre entre 7 et 10 chiens-guides sont attaqués par un chien errant ou un chien laissé en liberté chaque mois (voir ici).
Les chiens des SDF sont un problème parce qu’ils sont nombreux et on ne sait pas avant qu’il soit trop tard si les chiens sont en laisse ou non. Quand je vois au loin un groupe de SDF avec des chiens, je m’en éloigne, mais une personne non-voyante ne pourra pas anticiper de la sorte. Mais est-ce là le danger principal ?
Il y a des gens sympa et pas du tout inquiétants comme mon frère, qui pensent qu’un chien doit apprendre à suivre son maître sans laisse, même en ville, même avec une route très passante juste à côté. Il a eu un chien qui le faisait parfaitement. Son chien actuel ne le fait pas ou très mal. Ils se sont longtemps entraînés, mais le chien s’en va quand bon lui semble, il écoute une fois sur deux. Il est bien surveillé, mais il suffirait d’un moment d’inattention pour qu’il disparaisse, et une fois que le chien se balade seul, tout peut arriver. Qui sait ce qui peut lui paraitre menaçant ? Un chien qui porte un harnais de guidage ?
Ce que je veux dire c’est que le gentil toutou à maman (ou à papa) a des dents et peut s’en servir. Il fait moins peur que le molosse des SDF, mais la plupart des morsures viennent du chien familial, pas du chien des SDF.
Un chien-guide n’est pas un dur à cuire
Il faut le savoir : de nombreux chiens-guides ne savent pas se défendre face à un autre chien. Pourquoi ?
En élevage on sélectionne des chiens gentils et dociles.
Le chiot est hyper sociabilisé avec des centaines d’autres chiens, il ne s’en méfie pas de ses congénères.
Un chien-guide qui a une nature de bagarreur sera réformé.
Ma chienne, Luna, est un grand caniche, une fille de salons. Je ne lui fait pas les ongles, mais elle a son fauteuil, apprécie qu’on l’admire quand elle est toilettée, et ne marche jamais dans les flaques. Par contre dès qu’un autre chien la chauffe un peu elle montre les dents et prend un air méchant. Elle n’a jamais mordu ni homme ni chien, mais tout le monde lui donne 20/20 en dissuasion ! Elle montre les dents et ils passent leur chemin.
Igor ne sais pas faire la dissuasion, c’est peut-être parce qu’il est encore jeune, mais je ne l’ai jamais vu montrer les dents. Il est plus imposant physiquement (il pèse 10kg de plus que Luna), mais c’est un gros nounours et quand il faut intimider un autre chien, c’est Luna qui le fait et pas Igor !
Les conséquences d’une attaque contre un chien-guide d’aveugle
Les conséquences d’une attaque peuvent complètement changer la vie du chien et du maître-chien non-voyant. Même si le chien-guide se remet de ses blessures, il est probable qu’il ne puisse plus jamais guider parce qu’il aura peur et comme je l’ai expliqué ici, un chien peureux ne peut pas être un bon chien-guide. Vous connaissez peut-être quelqu’un qui a été mordu par un chien. C’est terrifiant. Imaginez que vous êtes aveugle et attaqué par un chien. C’est encore pire.
Bref, un chien dont la formation a coûté 45,000€ est mis à la retraite trop tôt parce qu’un inconscient n’a pas su mettre son chien en laisse. Non, vraiment, on ne va pas être copains. Et au fait, en Angleterre, cet inconscient risque la prison.
Conclusion
Un chien-guide ça se respecte. Si vous voyez qu’une personne non voyante approche avec son chien-guide, contrôlez-bien votre chien, et tout va bien se passer. Et si vous voulez faire un câlin au toutou, dites bonjour au maître-chien et demandez la permission avant de le faire. Et, tant que j’y suis à donner des conseils, attention aux caniches, ils sont féroces !
Ce matin au réveil, sans aucune raison apparente, Igor boitait. Il avait mal à la patte arrière droite et ne voulait pas la poser au sol. J’ai regardé pour voir s’il avait quelque chose au coussinet et je n’ai rien vu. Je ne comprends pas du tout comment il a pu se faire mal, mais visiblement, il a mal. J’ai prévenu son éducatrice, et au lieu de l’amener l’école, elle m’a demandé si je pouvais l’amener chez le vétérinaire. No problem. La remplaçante du docteur Guigui a pu nous recevoir deux heures plus tard.
L’école des chiens guides de Toulouse dépense sans compter pour la santé des chiens et la famille d’accueil n’a pas besoin de faire d’avance, tant que le chien va au cabinet du Dr Guigui, ils se débrouillent pour la facturation avec l’école. La vétérinaire l’a vu boiter en entrant, mais dès qu’il a fait quelques pas, il peut marcher relativement normalement. Elle examine Igor dans tous les sens, lui tend et détend la patte arrière, fait pression ici et là, prend son temps, examine les coussinets, les oreilles, etc. Elle ne trouve pas de signes très alarmants (et les hanches d’Igor ont été radiographiées et sont bonnes). Elle pense que c’est musculaire, va lui donner un traitement et on surveille. Elle lui a fait une injection anti-inflammatoire, deux injections pour ses rappels, et m’a donné les cachets pour les jours qui viennent. Tout devrait rentrer dans l’ordre dans la semaine, mais repos, petites balades dans le village en laisse, il faut rester au calme.
Igor va avoir largement le temps de se reposer ! Il reste à la maison cette semaine, puis les deux semaines suivantes son éducatrice Laetitia sera en remise, donc il restera aussi chez nous. Trois semaines sans travailler ! J’espère qu’il ne va pas tout oublier !
Quand on a un chien-guide au pied du siège passager d’une voiture (surtout un chien XL comme Igor qui remplit entièrement cet espace !) il faut se souvenir d’éteindre l’airbag du côté passager. Je n’y avais jamais pensé jusqu’à ce que Richard, le maître-chien Anglais avec qui j’ai enregistré un podcast me fasse remarquer qu’il demande toujours au chauffeur de taxi d’éteindre l’airbag quand son chien-guide Ralph est dans le taxi. Et comme moi aussi je fais le taxi à Igor, il faut que j’y pense !
Podcast interview with Englishman Richard Wadwell who visits France often with his guide dog Ralph. We talk about what it’s like to work with a guide dog and some of the things he enjoys about France as well. Listen by clicking on the play button. To listen to more episodes go to http://joinusinfrance.com
Depuis que je fréquente l’école des chiens guides de Toulouse, je me suis trouvée en présence de nombreuses personnes non-voyantes et malvoyantes. J’avais écrit « rencontré » mais ce n’est pas le mot, vous allez voir pourquoi. Pour moi (suis-le la seule ?) c’est extrêmement difficile d’entamer une conversation avec une personne aveugle. Habituellement je parle facilement avec tout le monde. On échange un regard, un sourire, un pas en avant, je serre la main, voilà on parle. Avec un aveugle, je perds tous mes moyens, suis pétrifiée, je ne sais pas comment faire. Je veux leur parler, je n’y arrive pas, sauf si quelqu’un nous présente, là tout revient dans l’ordre. Mais souvent, même à l’école, il n’y a personne pour nous présenter car chacun a ses occupations et je suis là à me demander comment faire.
J’ai demandé à Laetitia et elle m’a dit de me placer devant la personne, la regarder bien en face (pour qu’elle comprenne que c’est à elle qu’on s’adresse en fonction de la direction du son) et de dire bonjour. Pour elle c’est naturel, elle le fait tous les jours depuis longtemps, c’est la méthode consacrée. Je veux bien, mais cela ne me semble pas du tout naturel à moi, je ne saurais pas dire pourquoi, mais je n’ai pas encore pu le faire bien que j’ai eu des occasions.
J’ai aussi posé la question a un groupe de non-voyants sur Facebook et je dois les remercier car c’est là que j’ai eu ma réponse. Une des membres du groupe me dit que quand quelqu’un la touche à l’épaule en disant bonjour ça ne la gêne pas : « Pour moi ça ne me dérange pas, du moment que ce n’est pas du côté du chien (ou du côté de la canne pour ceux qui l’ont). Si on me touche légèrement en me parlant en même temps, ou toucher afin d’attirer mon attention et me parler une fois que je me suis retournée, ça peut être un moyen qui convient à pas mal de gens. Tant que ce ‘n’est pas un mouvement brusque, me tirer en arrière, pousser en avant ou me hurler « Attention! », je suis réceptive à toute tentative d’entrée en contact amicale, lol. »
La solution que je vais tester
Ben voilà ! Je peux faire comme avec ma fille qui porte toujours des écouteurs avec le son trop fort et qui ne m’entend pas quand je l’appelle : je lui touche doucement l’épaule ou le bras pour attirer son attention. Mais pas du côté du chien ou de la canne. OK, je vais essayer ! Demain je retourne à l’école des chiens-guides pour déposer Igor, je vais m’entrainer si l’occasion se présente ! Promis, c’est fini de me prendre la tête, j’irai dire bonjour à toutes les personnes non-voyantes que j’y rencontrerai !
L’année d’Igor élève chien guide en photos–diaporama et légendes ci-dessous
Igor est arrivé chez nous le 21 janvier 2014, et que de changement en 1 an ! Au début c’était une petite boule de poil noir très gentil, toujours prêt à faire une léchouille et un câlin. Il s’endormait dans les endroits les plus étranges–par exemple sous le rideau de la salle à manger ou sous un fauteuil–et cherchait toujours quelque chose à mettre dans la bouche. Il aime toujours mettre des choses dans la bouche, mais il ne détruit rien. Il n’a jamais mangé de chaussures ou vêtements. C’est juste qu’il aime les promener ! Petit, il faisait aussi ses besoins un peu n’importe quand et n’importe où. Mais il a vite appris et a toujours fait de son mieux pour faire ce qu’on lui demandait : au caniveau Igor, au caniveau !
Comme vous pouvez le voir sur les photos, Igor est grand et carré. Il a une grosse tête, un regard intelligent et attachant. Il a une belle moustache rousse que je taille régulièrement pour dégager ses yeux et pour qu’il ait de l’allure. Il donne l’impression d’un chien fort et très masculin, mais en vrai c’est un véritable nounours qui veut toujours bien faire et qui remue la queue juste quand je le regarde. Igor est toujours content.
Et en plus il deviendra chien guide d’aveugle en 2015, je suis vraiment très fière de lui !
Quelques personnes m’ont demandé si la vie d’un chien guide n’est pas triste. Ma réponse a toujours été que non justement ! Un chien triste est un chien laissé seul sans but. Mais je comprends qu’on puisse se poser la question, donc parlons-en.
Donc Jeudi dernier quand j’ai été chercher Igor à l’école et qu’il a pleuré de joie je me suis dit le pauvre, peut-être il est malheureux à l’école. La suite me prouva que non !
Comment je sais que non ? Parce que ce matin quand j’ai déposé Igor à l’école de chiens guides de Toulouse il a pleuré de joie quand il a vu où il était ! C’est pas formidable ça, un chien guide d’aveugle qui vocalise ses émotions ?!
Et ce soir son éducatrice Laetitia m’a envoyé un sms qui dit « Igor va très bien, qu’est-ce qu’il s’amuse bien ! » Igor est heureux en éducation ET Igor est heureux en famille aussi. En fait, Igor est un chien heureux, un chien qui apprend, un chien utile.
Et je sais qu’il internalise ce qu’il apprend avec Laetitia parce que samedi avec moi à l’entrée d’un centre commercial –donc il avait son gilet, je venais de lui demander s’assoir avant les passages piétons–il a posé ses pattes avant sur un trottoir et a tourné la tête vers moi pour attendre que je monte la marche. Le métier rentre !
Qui c’est le plus beau, le plus grand et le plus fort ? C’est Igor!
Un chien peureux ne peut pas être chien guide, c’est une évidence, mais c’est un gros problème parce que les chiens prennent des peurs facilement et on ne comprend pas toujours pourquoi. L’une des missions les plus importantes confiées aux familles d’accueil est de faire leur possible pour que le futur chien guide ne prenne pas des peurs irrationnelles étant petit. [Pour en savoir plus voir Première sortie en ville]
Pour cela les éducateurs apprennent aux familles d’accueil à utiliser une longe de 5 mètres qui permet au chiot d’apprendre la « liberté » sans être vraiment en liberté. C’est casse pieds la longe, on s’y emmêle parfois, mais elle est vitale quand un chiot a peur.
Que faire quand un chiot a peur ?
Quand un chiot a peur il faut le laisser « s’enfuir » et s’éloigner de ce qui l’inquiète tout en le gardant en laisse et en sécurité. Sans longe adieu la sécurité ! Il faut aussi que la personne ne donne pas d’indices qu’elle est elle aussi nerveuse en se mettant à parler comme une pipelette ou sur un ton sirupeux. La personne doit rester impassible (silence !) et ne doit pas essayer de convaincre le chiot qu’il n’y a pas de danger. Le chiot doit décider de lui-même qu’il n’y a pas de danger, ça peut prendre du temps, c’est pour cela qu’être famille d’accueil impose un gros investissement de temps. Un chien en général demande du temps à moins qu’on veuille finir avec un chien névrotique qui a peur de tout !
Cas pratique : le chien a peur des grosses poubelles
Admettons qu’un chiot ait peur d’une grosse poubelle lors d’une balade. On le laisse « s’enfuir », on ne dit rien, la personne s’approche de la poubelle, touche la poubelle, et attend que le chiot s’approche à son tour. Une fois que le chiot s’approche, s’intéresse à autre chose ou s’assoie, c’est bon, la peur est passée, on peut continuer son chemin. Parfois c’est long, 5 mn ou plus. Mais il est vital de prendre le temps de laisser le chiot décider « comme un grand » que tout va bien. Il faut aussi que la personne choisisse judicieusement où amener son chiot pour ne pas l’exposer à des choses trop difficiles trop tôt.
C’est pour cela que la première fois qu’Igor a pris le métro ou est monté sur un escalator (choses qu’un chien de compagnie n’a pas besoin d’apprendre) c’est son éducatrice qui s’en est occupé pour s’assurer que si Igor en avait peur (c’était le cas !) elle puisse bien gérer la situation. Maintenant quand Igor voit un escalator, il se précipite !
Igor et le renne automate
Donc, Igor n’est pas un chien peureux du tout. Je pratique cette méthode depuis le début avec les conseils de Laetitia et ça marche super bien. Mais aujourd’hui il a eu la plus grosse peur de sa vie au magasin Truffaut. Nous avons été chez Truffaud plusieurs fois ensemble, jamais aucun problème, mais aujourd’hui, gros problème.
Dans quelques jours c’est Noël et chez Truffaut ils ont installé une grande scène « hivernale » dans l’entrée. C’est vraiment un gros truc, et ça surprend quand la porte coulissante s’ouvre. Il faut dire que le renne fait bien trois fois la taille d’Igor et que c’est un automate qui bouge la tête. Igor n’a jamais vu ce genre de chose, il a sursauté, a reculé et–c’est là que j’ai compris que c’était sérieux pour lui–il s’est mis à aboyer comme un fou. J’ai immédiatement lâché sa laisse pour qu’il puisse s’éloigner du « danger ». Je suis restée impassible, puis je me suis approchée du renne, je l’ai touché (Igor est encore en train d’aboyer comme un dingue, je me suis dit que la sécurité n’allait pas tarder à arriver), je me suis accroupie près du renne, Igor n’a pas voulu s’approcher, il s’est mis à sursauter quand la porte s’est ouverte pour d’autres clients, ce qu’il ne fait jamais d’habitude. J’ai royalement ignoré les autres clients, qui devaient se demander ce que faisait cette folle accroupie près du renne avec un chien très agité ! Bref, grosse, grosse peur comme je n’en avais jamais vu chez Igor.
Après deux ou trois minutes, Igor n’aboie plus, mais c’est clair qu’il n’est pas rassuré. Une employée vient voir ce qui se passe et me dit que cette installation a fait pleurer des enfants aussi, donc ce n’est pas étonnant qu’un chien en ait peur. Je lui explique que j’attends que le chien se calme un peu car le pire serait qu’Igor pense que moi aussi j’ai peur. Donc on campe là quelques minutes, Igor tient ses distances, mais n’aboie plus et se calme un peu.
Une fois que je décide que le plus gros de la peur est passée, je décide de rentrer dans le magasin pour acheter le cadeau de Noël qui m’a amené là, mais je ne m’attarde pas. Igor est 100 fois plus nerveux qu’à l’habitude, il sursaute pour un rien, il a un regard inquiet, pas affolé, mais inquiet. Donc je prends mes bougies et je vais vers les caisses. Sur le chemin je vois qu’il y a aussi un ours automate. Ce n’est pas notre jour ! Je change de chemin, heureusement qu’il n’y a pas trop de queue, je paye et je sors.
J’appelle tout de suite Laetitia pour lui dire ce qui vient de se passer et lui demander conseil. Elle me dit que j’ai bien réagit en le laissant s’éloigner et en lui donnant le temps de se calmer. Elle suggère que je mette des croquettes aux pieds du renne et voir s’il va les manger. Je n’y aurais pas pensé aux croquettes ! Je vais faire un petit tour dehors avec Igor pour qu’il se détende, et nous repartons vers l’entrée fatidique.
Je demande à Igor de rester au pied, mais il n’est pas en laisse. Il va pouvoir refuser d’avancer s’il a peur. Et bien non, il ne refuse pas, il me suit, il voit l’installation, passe la porte, n’aboie pas cette fois-ci, je m’approche de l’installation, je mets des croquettes au sol au pied du renne, Igor vient rapidement les manger, il passe le cordon, va renifler les renards à l’avant, puis dans un geste absolument formidable, va renifler les fesses du renne !!! J’ai pris la photo trop tard, mais il l’a fait !
Normalement personne ne doit passer le cordon, mais là vraiment il fallait que je laisse faire. Il fallait qu’il puisse explorer cet endroit qui lui avait fait si peur pour qu’il comprenne qu’il n’avait rien à craindre. Je sais qu’Igor ne va rien faire de mal, je peux lui faire confiance. Personne n’a rien dit, mais je pense que si quelqu’un l’avait fait, j’aurais insisté. Quand on élève un futur chien guide il ne faut pas avoir peur de passer pour une dingue ou faire des choses que les autres ne font pas !
Une fois cela fait nous sommes repartis chez nous (assez d’émotions pour un jour pour Igor !) et Igor s’est endormi dans la voiture, comme à son habitude. J’ai eu chaud, encore un moment difficile à passer, mais j’espère qu’Igor n’aura pas de peur irrationnelle à cause de ça. Je vais y retourner avec lui pour tester de nouveau.
Maintenant Igor est fin prêt pour Noël, et il est toujours le plus beau, le plus grand, et le plus fort !
Igor n’a pas souvent l’occasion de passer du temps avec des bébés ou jeunes enfants, donc j’étais ravie de le voir faire hier soir à l’assemblée générale du club de basket où il y avait un petit garçon d’environ 2 ans 1/2 plein d’énergie qui courrait dans la salle, puis courrait vers Igor pour m’expliquer qu’il y avait un chien ! Un chien ! Le petit voulait le toucher mais hésitait, puis le touchait gentiment. Les parents de cet enfant font bien leur travail car le petit a été très doux et n’avait pas peur du chien.
Je me méfie des enfants quand Igor est avec moi parce certains sont imprévisibles, et j’en ai vu un se mettre à hurler sans raison. Mais Igor est resté attentif, calme, il a léché les mains du petit, puis s’est allongé, parfaitement à l’aise. Et quand le manège recommençait, Igor se relevait et regardait le petit avec douceur et sans aucune appréhension. C’est un sans-faute de plus pour Igor !
Et hier soir est aussi la première fois où Igor a compris un ordre de direction immédiatement. Je lui ai dit Igor à gauche et il a immédiatement changé de direction. La dame derrière moi a remarqué elle aussi et me l’a dit, elle n’avait jamais vu un chien faire ça. L’éducation de Laetitia porte ses fruits, et en plus il est parfait Igor !
Je suis ravie car le docteur Guigui a fait des radios des hanches, épaules et coudes d’Igor et tout est normal. Son fond d’oeil est normal aussi. Woohoo ! Igor est bon pour le service ! Ce n’était pas du tout certain car dans sa fratrie il y a eu des soucis : sa soeur India a dû être opérée des deux coudes. Alors c’est la joie 🙂
Qui c’est le plus beau, le plus grand et le plus fort ? C’est Igor !
Problème du jour : Igor ne sent pas bon, vraiment pas bon du tout !
Igor va maintenant passer plusieurs jours par semaine à l’école de chiens guides de Toulouse et quand j’ai été le chercher après seulement 3 jours et que je l’ai mis dans la voiture, je me suis rendue compte que du point de vue olfactif, l’école c’est pas bon du tout. C’est naturel, l’école c’est un chenil. Un chenil très propre, certes, mais un chenil quand même ! Les chiens jouent, se mordillent, se bavent dessus, font les fous, roulent dans l’herbe, etc. C’est pas bon pour le nez tout ça !!!
Remède rapide : le bicarbonate de soude
Pour parer à l’urgence, en rentrant je l’ai aspergé de bicarbonate de soude sur le dos et sur le dessus de son crane et je l’ai bien brossé. C’est un remède de grand-mêre, j’en ai toujours à la maison parce que ça marche pour désodoriser les chaussures, le frigo, etc. Ça marche aussi sur les chiens ! Mais, il faut l’avouer, ce n’est pas une panacée. Igor sent moins fort, mais il sent toujours.
En plus je ne suis pas vétérinaire, je ne sais pas si mettre du bicarbonate de soude sur la peau du chien peut causer des problèmes. Dans le doute, nous avons été voir le vétérinaire d’Igor pour lui poser la question. Sa réponse : il ne sait pas pour le bicarbonate de soude, il n’en a jamais entendu parler.
La recommandation du vétérinaire
Si le vétérinaire n’a pas d’opinion sur l’utilisation du bicarbonate de soude, il est sûr que je peux donner un bain toutes les semaines à Igor s’il le faut avec le shampoing physiologique Virbac. Aucun problème, même pour des bains fréquents, oui, même toutes les semaines dit le docteur !
C’est la solution que je vais adopter car je peux laver Igor à l’école. Ils ont une baignoire élevée, des serviettes propres, des brosses, et en plus c’est nickel propre. Cette semaine, comme je n’avais pas anticipé le problème de mauvaise odeur, je suis mal tombée. Gilles, le monsieur qui fait des miracles pour tenir le chenil propre, venait de finir de tout nettoyer. Mais il m’a laissée faire quand même parce qu’il est gentil et il a refait la salle de bains. Il faudra que je m’arrange pour éviter le vendredi après-midi à l’avenir.
Igor sent bon !
Alors victoire, Igor sent bon ! Après l’avoir bien lavé, brossé, et séché à la serviette, je l’ai installé sur des serviettes au pied du siège passager avant de la voiture, j’ai mis le chauffage bien chaud, et en avant vers la maison. Il a continué à sécher en route en faisant sa sieste habituelle en voiture. C’est un plaisir un chien propre qui fait la sieste !
Igor a commencé son éducation officielle de chien guide le 2 décembre 2014, pour ses 1 an, comme prévu. A partir de maintenant il va passer la semaine à l’école avec son éducatrice Laetitia et il sera avec nous le week-end ou toutes les fois où Laetitia ne peut pas le faire travailler (elle éduque plusieurs chiens et fait le suivi des chiens qu’elle a placé auparavant, elle ne peut pas être disponible tout le temps !) La première petite semaine (de 3 jours) s’est bien passée. Laetitia dit qu’Igor est adorable, il veut apprendre, travaille à un bon rythme, c’est un charmeur, et il s’adapte bien à la vie de groupe. Tout cela ne me surprend pas, mais c’est bon de l’entendre quand même !
Igor connait bien l’école, il y passe du temps depuis son arrivée à Toulouse à l’âge de deux mois. On l’y a habitué petit à petit : une nuit ici et là, de nombreuses visites pour quelques heures, les séances d’éducation de groupe mensuelles, etc. Il aime aller à l’école et s’y sent bien. En plus c’est sympa l’école : il y a toujours de jeunes chiens qui veulent jouer, les box où les chiens dorment sont chauffés et bien propres, repas à l’heure, travail et balades en ville avec l’éducatrice, ça lui convient !
Donc voilà, Igor est un grand garçon et mon travail de famille d’accueil est presque fini. Je sais ce que vous pensez : ça doit être triste ! Oui, je ne vous mens pas, cela me rend un peu triste. Mais tout comme je n’ai pas élevé ma fille pour qu’elle reste dans mes jupes toute sa vie, je n’ai pas élevé Igor pour qu’il reste auprès de moi toute sa vie. Sa « vraie » personne est le non-voyant qui aura besoin de lui. Et ce n’est pas comme si une fois au travail je ne le reverrai plus ! Donc je m’y fais et je fais tout ce que je peux pour qu’il devienne le meilleur des chiens guides d’aveugle.
Igor a 1 an aujourd’hui ! Comme il a changé ! Du point de vue du temperament c’est le chien le plus sympa que je connais. Il est intelligent, patient, gentil, et toujours prêt à me suivre où que j’aille. Des défauts ? Il perd le poil et il a l’estomac fragile. Nous retournons chez le vétérinaire pour encore une fois essayer de comprendre pourquoi il a aussi souvent la diarrhée. Pas de chance, à la diète le jour de ses 1 an… Mais bon, je lui ai fait de gros câlins !
Igor va bientôt quitter le cocon familial pour « entrer en éducation » à la fac des chiens guides de Toulouse du lundi au vendredi où il va préparer son certificat d’aptitude au guidage. Laetitia va lui apprendre son métier pendant six + mois, puis une fois le diplôme en gueule, il sera « remis » à une personne mal-voyante ou non-voyante. C’est l’école qui choisit le meilleur placement pour lui en se basant sur la personnalité du chien et sur les besoins/désirs de la personne qu’il va guider.
Donc, pour me rendre utile, je vous présente la fiche signalétique d’Igor, le chiot qui ne sait pas encore grand chose.
Vendredi dernier lors de notre balade habituelle Igor a passé sa pate avant gauche dans une grille d’égout étrange avec un angle très coupant (photo plus bas). Le fait de tomber dans le trou l’a surpris et il a violement retiré sa pâte et s’est fait une très vilaine coupure de 10 cm de long et profonde.
Il a pleuré et un peu boité, mais la plaie n’a pas beaucoup saigné. Je n’ai pas vraiment vu combien la plaie était grande et impressionnante avant de bien la regarder pour la nettoyer une fois rentrés chez nous. En chemin (2km, il se fait toujours mal loin de la maison !) j’ai pris rendez-vous chez son vétérinaire en urgence parce que même sans avoir regardé de près il était clair que c’était une méchante plaie.
Quand le Dr Guigui a vu la plaie il lui a immédiatement fait plusieurs injections, dont une de morphine. Pauvre toutou a eu très mal et tremblait. C’est dans ces cas-là que je suis encore plus reconnaissante des services des vétérinaires ! Ils savent soigner mais aussi soulager, ce qui dans ce cas était vital.
Le docteur a tout de suite vu que le muscle était coupé, donc pas possible de simplement utiliser des agrafes. Il fallait anesthésier Igor et le recoudre avec plusieurs rangées de points internes et externes. Du fait de l’heure tardive de l’opération Igor a dû passer la nuit à la clinique, mais là aussi vétérinaire super qui m’a appelé pour me rassurer après l’opération et m’a invitée à venir le chercher dès le lendemain 9h. Il m’a aussi dit qu’un tendon était coupé mais qu’il pensait qu’Igor s’en remettrait car il marchait déjà sans boiter, ce qui est bon signe. Igor et moi avons passé une très mauvaise nuit, mais quelle joie de le retrouver le lendemain avec son gros pansement !!!
Je vous rassure, c’est toujours lui le plus beau, le plus grand, et le plus fort ! Il se remet bien et cette mésaventure ne devrait pas compromettre son brillant avenir.
Je remonte un peu le temps pour vous parler de l’été d’Igor. Nous sommes partis à l’étranger pendant 5 semaines, Igor nous a beaucoup manqué, mais ce qu’il y a de fantastique quand on élève un chien guide c’est que quand on part, c’est l’école qui place le chien. Je n’ai strictement rien eu à faire à part indiquer nos dates d’abscence. C’est Laetitia l’éducatrice qui s’est occupé de tout. Je ne peux pas vous dire combien ça soulage de savoir qu’on peut partir tranquile, le chien est entre de bonnes mains, ce sont des « familles relais » qui prennent la main.
Igor a commencé par passer quelques jours en éducation avec Laetitia, elle fait toujours des merveilles avec lui. Puis il est mis en maladie (il a été castré et ses articulations radiographiées), et pour sa convalescence il est parti se remettre dans une famille formidable : Katia, son mari et leurs enfants. Belle vie chez eux : longues balades et Igor peut choisir où il veut dormir, et lui il veut dormir dans une chambre avec un humain, ce qui n’est pas le cas chez nous où il doit dormir seul dans le salon (c’est la consigne !). Un autre monsieur c’est aussi occupé d’Igor, m’a même donné des nouvelles par téléphone, mais j’ai oublié son nom. Bref, l’été pour un chien-guide, aucun problème, il y a toute une équipe pour s’en occuper !
Aujourd’hui Igor et ses congénères les chiens-guides ont fait des relations publiques sur la place du Capitole à Toulouse dans le cadre d’une journée dédiée à la sensibilisation au handicap. Les éducateurs font des démonstrations avec les chiens en éducation sur un parcours que j’ai trouvé compliqué avec des obstacles au sol, d’autres en hauteur, des plots, etc. J’ai été guidée pour la première fois avec les yeux bandés avec l’un des chiens de Laetitia (Haka) et j’apprécie mieux la difficulté aussi bien pour le chien que pour le maître-chien !
En plus c’était la première fois qu’Igor a pris le bus. Nous avons fait tout le trajet entre chez moi et le centre ville en bus et métro et tout s’est super bien passé. J’avais peur que le chauffeur me refuse d’entrer avec le chien et j’avais peur qu’Igor aie peur du bus. Mais non, pas du tout ! Igor a juste un peu hésité, mais est entré et s’est vite mis à l’aise en s’étalant et en prenant toute la place 🙂
C’est la rentrée même pour les toutous à l’école de chiens guides de Toulouse, et en plus il y a de nouveaux chiots !
Veuillez me pardonner, je n’ai pas retenu le nom des chiots, mais ils sont croquants !
Nous avons même un maitre-chien et son guide avec nous. Encore une fois, je n’ai pas retenu les noms, désolée 🙁
Puis c’est la réunion de préparation des portes ouvertes du 28 septembre. C’est une grosse organisation ces portes ouvertes parce que le public vient en grand nombre.
Et sous la table, Igor fait connaissance avec le nouveau chiot 🙂
Et quand on est chien, faire connaissance inclus une petite bataille de mordillage de visage 🙂
Ensuite nous sommes allés travailler, mais je n’ai pas de photos car Igor et moi allons présenter la marche au pied (avec et sans laisse) lors des portes ouvertes et le faire marcher au pied sans laisse quand il y a pleins de chiens autour c’est compliqué ! On va y arriver, Igor est un gentil garçon, mais c’est comme tout, il va falloir s’entraîner un peu tous les jours.
Puis tout le monde lâche les chiens et ils font leur petite fête canine 🙂
Ensuite c’est le goûter, mais je n’y ai pas participé (je sais, étonnant !) car j’avais la réunion de rentrée au lycée de ma fille dans la foulée.Bref, hier, j’ai fait les réunions de rentrée et pas grand chose d’autre 😉
Pour le prochain article je vous raconte comment se passe l’été pour un élève chien guide, il y a beaucoup de bonnes choses à dire là dessus aussi, mais aujourd’hui je n’ai pas le temps. A+
Comment une sortie sympa se termine aux urgences vétérinaires
Hier soir c’était la fête de la musique. Nous avons décidé d’aller faire un tour au centre de Toulouse avec Igor. Nous nous sommes promenés dans les petites rues de Toulouse en passant à l’ombre car il faisait très chaud. Le monde et la musique ne font pas peur à Igor, il était calme et se tenait très bien. Jusque là, tout va bien.
Puis nous avons rencontré des amis et on s’est assis à un café dans une petite rue semi-pietonne où il n’y a pas de trottoir. Toutes les rues du centre était fermées aux voitures, donc on ne s’est pas méfié. Nous avons choisi une petite table à l’ombre, la serveuse nous a amené nos boissons et on a profité d’une belle soirée.
On discute, il y a de la musique et une bonne ambiance, tout va bien. C’est là que les choses se gâtent. Nous n’avons pas fait attention à la grosse camionnette de location qui s’était infiltré dans notre petite rue et tournait à gauche. Je ne sais pas comment il a fait pour rouler dans l’hyper centre quand tout était fermé aux voitures, mais c’est trop tard pour y penser. Le conducteur ne savait visiblement pas comment conduire un véhicule si gros parce que l’arrière du camion a poussé la chaise de ma fille et sa roue arrière est passé sur la patte avant droite d’Igor. Se rendant compte qu’il avait touché quelqu’un le conducteur arrête sa camionnette, sur la patte d’Igor. Tout le monde a hurlé, le chien le plus fort de tous, et en quelques secondes le camion avait libéré Igor, mais le pauvre chou s’est retrouvé avec une roue de camion sur sa patte pendant au moins 30 secondes. Son cri de détresse nous a fendu le coeur. Vous savez quand un enfant se fait très mal sous vos yeux ? Et bien là c’était pareil.
J’ai pris Igor dans me bras sachant qu’il fallait trouver un vétérinaire tout de suite. Mais c’est samedi soir, la seule solution ce sont les urgences vétérinaires à l’école vétérinaire de Toulouse. Ils ont répondu au téléphone immédiatement et m’ont dit de venir.
C’était un accident très impressionnant, MAIS : il n’y avait pas de sang, Igor a cessé de pleurer rapidement, et semblait choqué et stressé plus qu’autre chose, J’ai fait de mon mieux pour qu’il ne pose pas la patte au sol, mais lui voulait se lever. Une personne a amené des glaçons pour atténuer la douleur, mais Igor ne voulait pas non plus des glaçons.
L’hyper-centre étant fermé à la circulation, nous avons dû retourner à la voiture à pieds (1 km environ) et Igor ne voulait pas se laisser porter. Porter un chien de 32 kg qui se débat s’est impossible, du moins pour nous. Et comme il marchait sans boiter et sans gémir, nous sommes retournés à la voiture doucement.
J’avais du mal à la croire, je pensais qu’il était probable qu’il ait une blessure grave, mais Igor a marché–lentement–sans se plaindre. Vous savez comme on leur fait des papouilles à nos chiens ? Bon, là c’était puissance 10.
Direction école vétérinaire. Du temps qu’on y arrive, Igor dormait paisiblement au sol du siège passager de la voiture. Climatisation à plein régime, il avait enfin cessé d’haleter. Deux jeunes étudiantes vétérinaires nous reçoivent, examinent Igor qui ne se laisse pas vraiment faire, et vont faire leur rapport à l’interne. Ils pensent qu’Igor n’a rien, mais je trouve qu’il tiens sa patte droite un peu vers l’extérieur. J’insiste un peu et ils font une radio.
Je ne sais pas si ça vous parle cette radio, mais il n’y a rien de cassé. 3500 kg sur son pied avant droit, et rien de cassé. Il est vraiment solide Igor. Comme je le dis toujours c’est le plus grand, le plus beau, et le plus fort. Le vétérinaire dit repos pendant 48 h, mais Igor va très bien. Etonnant !
Reste à savoir s’il a pris une grosse peur. Je ne sais pas, il va falloir tester. Mais son attitude est parfaitement normale aujourd’hui. Il marche sans boiter, il court toujours après les papillons, il saute de joie quand il me voit, bref, Igor comme toujours. Il me tarde demain de pouvoir en parler avec Laetitia parce que je me sens un peu coupable. Peut-être qu’un élève chien guide doit rester à la maison le soir de la Fête de la Musique. Mais heureusement, plus de peur que de mal.
Igor a bien grandit, il a six mois et il fait quasiment 30 kg (nettement plus que sa soeur India). Vous le voyez ici à côté de Luna, ils font quasiment la même taille mais Luna ne pèse que 24kg. Un labrador c’est plus charpenté !
Igor a appris pleins de choses en 6 mois !
Par exemple, le sifflet. C’est important le sifflet parce que la personne non voyante ou mal voyante doit avoir totalement confiance que le chien va revenir s’il est lâché. Il y a quelques jours en balade Igor est partit en courant après un autre chien sur le chemin. Je ne le voyais même plus. Je l’ai rappellé avec le sifflet, et 30 secondes plus tard le voilà qui revient à toute vitesse !
Escalator ? No problem ! Maintenant quand Igor voit un escalator il se met à tirer et veut y monter, puis il se retourne et attend une récompense. La technique de Laetitia a super bien marché !
Un cours d’eau ? No problem, Igor reste tranquille et n’essaie pas de se jetter à l’eau comme certain des ses congénères les labradors !
Dans les magasins c’est nickel. Igor voudrait bien renifler mais il sait que c’est interdit. C’est un peu différent les courses avec un chien guide. Je n’ai qu’un sac avec moi dans lequel je mets tout ce que je veux acheter (c’est à dire pas grand chose !) Il faut aller au magasin tous les jours quand on ne prend que 3 ou 4 articles. Mais, c’est la même chose pour les aveugles, ils n’utilisent ni petit chariot roulant ni caddy pour des raisons évidentes !
Dans les restaurants pareil. Il se calle et ne bouge plus. Il ne quémande même pas, ni au restaurant ni à la maison, j’avoue que c’est mieux avec un chien qui ne quémande pas, pas vrai Luna ?!
Igor a pu aller au concert aussi. Le théâtre du Capitôle était prévenu que nous venions avec un chien guide, aucun problème, nous avons été très bien accueillis. Il a été un peu surpris par les bruits de l’orchestre par moments, mais il a surtout dormi et un peu ronflé même 🙂
Mais, son apprentissage ne fait que commencer. Il doit encore faire des progrès sur certaines chose. Par exemple, mettre le gilet. Un chien guide qui ne veut pas mettre son gilet c’est très difficile à gérer pour une personne qui n’y voit pas. Donc maintenant on met plus souvent le gilet (y compris en promenade, ce que je ne faisais pas avant), et à chaque fois c’est lui qui l’enfille. Je lui présente une Vache qui Rit et pour la prendre il doit enfiler la tête. Il hésite encore un peu, mais les choses vont dans le bon sens.
L’autre problème c’est qu’il n’aime pas rester en place. Vous me direz, c’est pas étonnant, il n’a que 6 mois, mais il va falloir redoubler d’efforts pour lui apprendre la commande « Reste ! » Le but c’est qu’il reste au moins quelques minutes. C’est pas gagné !!!
Il doit aussi bien comprendre la commande « à ta place » (sur son lit ou tapis). Il le fait un peu, mais pas assez bien, donc je dois insister.
Il faut aussi s’assurer qu’il comprenne la commande « Traverse ! » Je le lui dit à chaque fois qu’on traverse, mais je pense qu’il me suit à moi et ne comprend pas forcement le mot en lui même.
Qui c’est le plus beau, et le plus grand, et le plus fort ? C’est Igor ! 🙂
Dogs know how to communicate with each other. Once in a while you meet a mean (abused?) dog who will behave erratically and it’s hard to know what they’re thinking, but most anyone who’s worked with dogs can tell you that they make their moods and intentions very clear to each other and to people too, if we just pay attention. In other words, they know how to « talk ». They don’t talk like we talk, but it’s communication all the same. I am delighted to see that more and more research is being done in the arena of dog communication and I hope that eventually we’ll get to the point where most people can be taught what dog talk means, it will not be the exclusive arena of dog trainers and dog fanciers. Here’s an interesting article in the Washington Post.
Igor est épuisé de cette journée pleine d’aventures et se repose sous le rideau comme il aime faire. Voici pourquoi :
Réveil à 6h30, besoins au caniveau comme d’habitude, puis centre commercial Auchan pendant qu’ils remplacent les pneus de la voiture, puis un suivi à l’école avec Laetitia qui l’a fait travailler.
L’objectif de Laetitia aujourd’hui c’était de lui faire prendre l’escalator. C’est un grand garçon, il est temps. Nous allons donc au métro et essayons cet escalator. Igor dit non, il est catégorique et prend l’escalier ! Laetitia ne se démonte pas. Elle voit bien qu’il hésite mais n’a pas peur, il remue la queue comme un fou, ne se comporte pas du tout comme un chien qui a peur. Donc, nous allons à la gare et là elle lui présente un nouvel escalator et il s’arrête devant, remue la queue et n’ose pas prendre le premier pas sans avoir peur non plus. Elle le pousse doucement sur les fesses et hop ! il y est ! Après ça plus de problème, il prend l’escalator en descente, en montée, il tire pour y retourner, il se régale. Je pense que l’escalier c’est fini pour Igor !
Comme tout le monde le dit, Igor c’est le chien grand modèle. Mon slogan depuis le début c’est « le plus grand, le plus beau et le plus fort c’est Igor ! » et je ne me suis pas trompée. Il ne rentre déjà plus dans son harnais rouge, il lui faut maintenant un harnais de grand garçon, pas encore le harnais de guide, mais on s’en approche !
Aujourd’hui Igor a fait connaissance avec nos administrations. Au départ ça ne devait être que l’URSSAF, mais il a fallu aller aux impôts et au RSI dans la foulée. A l’URSSAF et aux impôts il a fallu négocier pour rentrer avec lui, le vigile a été demander au patron puis a fini pour nous laisser entrer avec le sourire. Aux impôts le mot magique « chien guide d’aveugle » a fonctionné, mais attitude grincheuse de la personne à l’acceuil. Au RSI ils n’ont pas du tout fait attention au chien parce que c’était 16h et ils voulaient nous faire repartir aussi vite que possible 🙂
C’était aussi sa première fois sur des escaliers ajourés, et bien pas de problème, ça passe crême comme dirait ma fille !
Guide dogs are good at doing all sorts of things for their person, but I think what they are best at is breaking barriers between the sighted and sight-impaired persons. If I see a blind person with a guide dog I will probably go up to them and say « Hello, what a nice guide dog you have, what’s his name? Can I pet him? » If I see a blind person with a cane I won’t say anything at all and will try to stay out of their way. The social isolation of blind persons without a dog must be really hard to live with.
And to illustrate that point: yesterday at Igor’s follow-up at the guide dog school in Toulouse I met a man who was getting instruction on how to work with his dog, a nice Golden Retriever who just completed his training. This man looks like he is 45 years old, tall, very healthy and nice looking, but mostly blind and mostly deaf (as a result he doesn’t talk well either). Trying to interact with him was really difficult, but I’m glad I got to shake his hand and tell him how lovely his dog is. I hope this dog will utterly change his life for the better, because people will approach him more, and the dog will give him the drive to get out and be more visible in society.
Also this helped me understand why Igor must have 100% recall with his whistle. I’ve been teaching it to him, and his recall is 50% with the whistle, not great. I didn’t see the point so I didn’t push it. Especially since Igor’s recall when I call his name is very close to 100%.
What I hadn’t considered is what happens if he’s placed with a person who doesn’t speak well or not loudly enough? He must learn the whistle and (on his trainer’s advice) I’ll teach it to him with the best training device known to man and dog: the hot dog!
Igor a fait sa première visite à la gare SNCF. Il semblerait que les élèves chiens guides y vont souvent pour pouvoir leur enseigner comment ne pas laisser leur maître tomber dans les rails. Eeeeekkk ! Ca j’approuve !
Mais pour aujourd’hui il s’agissait simplement de le laisser se familiariser avec l’endroit, voir les trains, entendre les bruits, etc. Laetitia dit très bon élève, continuez !
Pas d’inquiétude, l’agent de sécurité n’est pas là pour nous !
Ma fille fait du basket et il y a des matchs presque tous les samedis. Igor nous accompagne souvent à ces matchs car c’est l’occasion d’entendre des bruits, de voir des gens, des enfants, des ballons. La première fois il a dormi tout le long. Maintenant il s’amuse un peu. Je pense qu’il a un avenir brillant dans le basket, jugez vous-mêmes 😉
Avec Fiona, elle aussi basketteuse et qui s’occupe d’Igor quand nous nous absentons.
C’est dimanche, jour de marché ! Le marché de l’Union est toujours plein de monde, surtout quand il fait si beau, et en plus j’ai eu la mauvaise idée d’y aller à 11h du matin. Je trouve qu’amener Igor au marché de plein vent est plus difficile que de l’amener dans une grande surface parce qu’un marché c’est plus chaotique.
Quelles sont les difficultés ?
Les autres chiens (dont un chien en liberté qui a failli mordre Igor, grrrr !)
Des sacs et chariots de toutes sortes et dans tous les sens. Au supermarché les obstacles sont plus uniformes.
Des poussettes, des enfants partout, des personnes à mobilité réduite, un sens de circulation chaotique.
Des gens entassés les uns sur les autres, même assis Igor s’est fait marcher sur la queue. En général on a plus de place au supermarché.
Pour qu’un chiot ne tire pas sur sa laisse il suffit de lui parler et de changer de direction de marche. Le chien doit faire attention et arrête de tirer. Comment changer de direction au marché sans causer de collisions ?!!! Je n’ai pas pu l’empêcher de tirer surtout quand il voulait aller renifler un autre chien ou un étal odoriférant.
Pour essayer de contrôler la situation j’ai souvent demandé à Igor de s’assoir sous les étals, mais ce n’est pas idéal non plus parce que sous un étal il se peut qu’il y trouve des appâts et choses indésirables.
Heureusement Igor a rencontré de nombreuses personnes très gentilles dont la postière de l’Union qui a reconnu son harnais et s’est exclamé « Ah ! Lui c’est un élève ! » m’a expliqué qu’une autre personne va a la poste avec son élève chien guide et m’a invité à faire de même, puis lui a fait un câlin.
Morale de l’histoire ? Igor doit retourner au marché de plein vent, surtout si nous y allons plus tôt. Il faut continuer à l’y habituer.
Notre première tentative à l’escalier roulant date de notre première visite de suivi, Igor avait donc 9 semaines. Echec total. Maintenant Igor a 15 semaines. Laetitia ne force pas le chien s’il n’est pas prêt, donc nous avons réessayé plusieurs fois sur des tapis roulants et escalators. Jusqu’à hier refus total. Mais, là avec l’aide d’un chien plus grand « Aka » et de bonnes saucisses de Strasbourg, Igor s’est laissé entrainer et il n’a plus peur du tout. Il lui fallait copier un « grand » et voilà ! Il a refait l’exercice avec moi, sans autre chien et sans Knacki. C’est un géni ce chiot !
L’une des missions les plus importantes d’une famille d’accueil est d’habituer l’élève chien guide à bien se tenir et à rester calme et apte à faire son travail dans tous les lieux publics où les aveugles sont susceptibles de se rendre. Magasins, supermarchés, transports en commun, restaurants, écoles et universités, rues, manifestations en tous genres, administrations, bref partout où nous allons tous.
Je suppose que la plupart des aveugles ne vont pas au cinéma très souvent (quoi que ?) mais ils vont certainement au concert (il y a de nombreux exemples de musiciens aveugles), ils prennent des taxis, ils se rendent dans les lieux de culte, les administrations, les centres commerciaux, les hôpitaux et cabinets médicaux, bref, ils vont un peu partout comme les personnes voyantes. La loi dit qu’un aveugle et son chien guide peuvent entrer dans tous les lieux publics et utiliser tous les services qui sont a la disposition de tous. (Photo Antonio Cruz. Maître et son chien guide au Brésil.)
MAIS, n’étant pas aveugle moi-même, je n’ai pas le droit d’entrer dans tous les lieux publics avec mon élève chien guide. Un aveugle a des droits, mais un éducateur voyant n’a pas forcément le droit d’entrer avec un chien. Donc je demande l’autorisation avant d’entrer avec Igor (en général avant d’amener Igor). Je me présente à l’accueil ou aux personnes de la sécurité et je montre la carte d’identité d’Igor et j’explique que j’élève un futur chien guide d’aveugle et je demande si je pourrai entrer avec lui. Jusqu’à présent les gens ont été charmants avec moi. Un seul endroit m’a refusé : le magasin Grand Frais à Toulouse. La personne responsable m’a dit qu’ils ne refuseraient pas l’entrée à un aveugle, mais qu’ils ne souhaitaient pas laisser entrer un chiot en formation de peur qu’il fasse des bêtises. Je n’ai pas insisté, mais parlons-en justement des bêtises qu’un élève chien guide pourrait faire.
Pipi, caca. Oui, c’est possible qu’il y ait un accident. Mais avant d’entrer je m’assure que le chiot a fait ses besoins récemment. Jusqu’à présent Igor n’a sali nulle part et plus il grandit, mois c’est probable qu’il salisse. L’éducation propreté fonctionne. Et s’il salissait ? Je proposerais de nettoyer s’ils veulent bien me laisser faire.
C’est de l’alimentaire, et si le chien devenait fou ? Tout d’abord Igor est bien nourri. Trois repas par jour à satiété. Je ne vais pas l’amener dans un magasin alimentaire si je sais qu’il a faim. Je devrais faire pareil pour moi, donc ça tombe bien 😉
Et s’il reniflait tout ? Oui, Igor aime bien renifler et en promenade je le laisse faire, mais aller au magasin ce n’est pas la même chose que la promenade. Un chien guide au travail doit apprendre à ne pas s’arrêter tous les mètre pour renifler, et je lui apprends à ne pas le faire. Comment je fais ? Je lui parle. J’attire son attention sur moi et je le récompense quand il fait ce qu’il faut. Je lui demande de s’assoir quand je m’arrête regarder un article. Je lui demande de se coucher quand je vais payer.
Quand je vais au magasin avec lui je fais quelques courses, mais 99% de mon attention est sur le chien et je suis là pour l’éduquer. C’est comme avec un enfant. On sait qu’un petit risque de casser quelque chose dans un magasin alors on le surveille de près. On ne laisse pas les enfants prendre tout ce qu’il leur fait plaisir au magasin. C’est pareil pour un chiot. Pour l’instant Igor n’a mis sa truffe sur aucun aliment, même ceux a sa hauteur, et j’œuvre pour que cela continue !
Le chien pourrait faire peur a un client. C’est vrai qu’il y a des gens–souvent des enfants–qui ont une peur maladive des chiens. Je veux éviter tout incident. En général à l’ouverture en semaine il n’y a pas grand monde, c’est le moment idéal pour éduquer un chiot. Je place Igor à ma gauche à 50 cm du chariot. Je me déplace lentement, je lui parle, je fais en sorte qu’il me regarde, je lui donne des commandes qu’il connait et je ne le laisse pas aller dans tous les sens. Pour l’instant Igor s’est tenu comme un grand 🙂
Je tiens à remercier particulièrement le magasin Auchan à Toulouse qui joue le jeu à 100%, mais aussi mon Carrefour Market à Pechbonnieu et l’Intermarché de l’Union où Igor est le bienvenu. Et maintenant c’est dimanche matin, nous allons au marché de plein vent !
(Photo http://raisingromero.blogspot.fr/ ceci n’est pas Igor mais Romero qui vit au Canada. Je vais essayer de photographier Igor au magasin, mais c’est pas simple !)
Pour en savoir plus : http://partoutavecmonchienguide.fr/ http://www.chiensguides.fr/site/infos/actualites_detail.php?form_ref=113
Igor grandit à grande vitesse, 1 kg par semaine environ !
Tous les matins Igor va réveiller Luna, elle ne veut pas se lever si tôt (9 heure du matin, diablerie !) et ils jouent un peu dehors. Mais Luna n’étant pas une chienne d’extérieur, elle réclame à rentrer et à se mettre au bureau comme à son habitude.
Sauf que là il y a un chiot qui veut jouer ! Elle le menace, mais rien n’y fait.
Il parrait qu’il a du caractère ce garçon, mais Luna aussi !
Heureusement le cirque ne dure que 15-20mn, après ils dorment. Et moi j’aère parce que des chiens qui jouent dans un petit bureau ça tue !
Comme cela faisait 5 jours que nous n’avions pas eu un pipi à l’intérieur je me disais qu’Igor était propre. Un chiot peut être propre à partir de 3 mois, il n’a pas encore 3 mois, mais étant le plus beau et le plus intelligent, je pensais que c’était bon. Et bien non. Mon mari a oublié de le mettre dans son kennel hier soir et Igor a dormi où il a voulu. Il n’a fait aucun dégât mais il a quand même fait pipi près de la porte. Se retenir toute la nuit c’est trop long pour un chiot qui fera ses 3 mois dans 5 jours.
Par contre hier alors que j’allais le mettre dans la voiture il est parti en courant et j’ai cru qu’il ne voulait pas entrer dans la voiture, mais non, il a été faire pipi dans l’herbe et est revenu. Je me suis dit c’est un géni ! C’est pas certain, mais on y travaille 🙂
C’est principalement le docteur Guigui qui s’occupe des chiens guides à Toulouse. Igor aura 3 mois dans une semaine, il faut le vacciner et examiner ses hanches. Igor fait le beau dans la salle d’attente 🙂
Par contre le thermomètre il n’a pas trop aimé 😉
Tout va bien, ses hanches ne présentent aucun souci pour l’instant (examen par manipulation uniquement), il a l’air en forme. Le docteur espère que ce croisement labrador x grand caniche va donner un chiot qui grandit moins vite que les croisements labrador x golden et donc va occasionner moins de problèmes de dysplasie. Il me donne le feu vert pour les balades un peu plus longues (30 à 45 minutes) mais vraiment balade, pas trop courir et sauter dans les fossés etc. Igor ne doit toujours pas prendre les escaliers. Mais pourtant il va bien falloir qu’il apprenne les escaliers. Donc Laetitia dit escaliers courts en montée OK, mais uniquement quelques marches, éviter la descente et de toute façon si le chiot ne veut pas, ne pas forcer, mais ça c’est toujours vrai.
Pour notre seconde visite de suivi, nous prenons le métro pour aller en ville et Laetitia essaie de convaincre Igor de la suivre sur l’escalator. Jusqu’à présent l’escalator s’était toujours au bras. Croquette ou pas croquette, il ne veut pas. Puis elle me demande de monter moi-même sur l’escalator pour l’encourager et le stimuler. Et bien c’est non quand même !
Comme il faut bien qu’il apprenne, Laetitia lui fait faire l’exercice à l’envers. Au lieu de l’encourager à y monter elle le met sur l’escalator et il sera très motivé d’en descendre. Elle a l’habitude en deux secondes le chiot se retrouve sur l’escalator avec le visage vers la sortie 🙂
La photo est floue, mais je vous la montre parce qu’on voit bien qu’Igor n’a pas la queue entre les jambes. Certes il a eu un peu peur (son cœur bat très fort), mais il ne s’est pas effondré. Laetitia me dit bien de ne pas faire cet exercice quand je suis seule avec Igor. L’escalator c’est au bras jusqu’à ce qu’il soit tout à fait confiant, et c’est elle qui va le lui apprendre petit à petit.
L’ascenseur, le métro, et le grand manège de la place Wilson par contre, aucun problème, ça lui plait.
This is what happens to your 10 year old dog when you bring in a puppy: they rough house and have a grand time and the old dog gets a new lease on life. We were just settling in the sofas for a bit of TV watching when the dogs decided it was time to lie on the exercise mat and do something more interesting than what was on TV.
And on and on they go for about an hour and then they sleep.
Le chien guide doit apprendre à s’assoir au pied du côté passager alors nous avons essayé le truc qui marche bien. La longe coincée dans la porte de sorte qu’il ne puisse que s’assoir ou se coucher tout en restant au pied.
Il a même fait une petite sieste.
Et quand il a essayé de monter sur le siège, il a vite abandonné et fait de nouveau la sièste 🙂
Il faut vraiment que je passe l’aspirateur dans ma voiture…
Ce matin Igor n’a fait que pipi dans le caniveau. On a marché pendant 1/2 dans le caniveau et rien à faire. Donc je ne l’ai pas laissé s’approcher de l’herbe, j’ai mis sa nourriture et son eau dans le kennel et j’ai fermé la porte. Il a mangé tout ce que je lui ai donné (petite quantité) et je vais réessayer le caniveau dans 1 heure. Je pense qu’il s’est endormi, il est calme.
Hier il a vomi donc je ne lui ai pas donné sa ration à midi et j’ai limité ce qu’il a mangé hier soir. Pas de nouveau vomissement, je le surveille. Mon autre chienne a aussi vomi ce matin, je pense qu’ils ont chopé un virus. Je vais appeler l’école pour voir s’il faut aller chez le vétérinaire.
Si ce n’était que ma chienne j’attendrais à moins qu’elle donne l’impression d’être très faible, ce qui n’est pas le cas. Igor n’a pas l’air si malade que ça non plus, mais je vais poser la question.
Voilà la preuve qu’Igor fait ses besoins dans le caniveau. Quoi que ce matin alors qu’il s’apprêtait à faire son caca dans le caniveau l’un des chiens du voisinage s’est mis à aboyer comme un fou. Igor s’est arrêté net et il a fallu patrouiller le caniveau pendant encore plusieurs minutes et sur 200m avant qu’il se décide. Un chiot ça n’as pas le même planning que moi, mais on y est arrivé 🙂
L’école de chiens guides de Toulouse propose des séances d’obéissance collectives une fois par mois. Ces séances sont ouvertes aux familles d’accueil et leurs chiens en formation. C’est l’occasion pour Igor de rencontrer les chiens et les humains qu’il va côtoyer tout le long de sa formation, de se familiariser avec les locaux de l’école, et d’apprendre les règles de base de l’obéissance dans un contexte encourageant. Pour cette première séance nous avons travaillé le refus d’appât, comment donner une récompense au chiot sans se faire mordre, la marche en laisse sans que le chien tire, la commande « viens », et nous avons fait pour la première fois le parcours d’Agility.
Introduction au refus d’appât
Un chien bien élevé doit apprendre à ignorer la nourriture que vous auriez oublié dans la cuisine ou sur la table basse. Pour un futur chien guide c’est encore plus important car le chien guide accompagne son maître-chien partout, et la personne mal-voyante ou non-voyante aura, je suppose, plus de mal à éliminer toute tentation. Ici Igor travaille le refus d’appât pour la première fois avec une éducatrice. Elle le fait passer devant un morceau de pizza (qu’on ne voit pas bien sur la photo, mais il y était !) en distrayant Igor pour qu’il continue son chemin sans faire attention à l’appât. Il a bien fait, maintenant c’est à moi de faire attention aux appâts possible et de le distraire au moment où on passe prêt. Au supermarché il y a des occasions de s’entraîner souvent car les enfants en poussette font tomber des morceaux de leur goûter un peu partout !
Apprendre à prendre une récompense sans mordre
Maeva nous montre que si le chiot prend trop brusquement on ferme la main et on lui refuse la gâterie jusqu’à ce qu’il la prenne doucement. Un chiot prendra toujours doucement si on lui propose une friandise main ouverte, mais il est important qu’il apprenne aussi à prendre doucement du bout du doigt. Igor fait relativement bien, mais il faut que je continue d’y travailler un peu tous les jours.
Marche en laisse
Pour la marche en laisse, on veut que le chiot marche à la gauche de la personne sans tirer sur sa laisse. Comment faire ? La personne doit donner toute son attention au chien, lui parler, changer de direction souvent pour que le chien doive suivre la personne. Ne pas enrouler la laisse autour de la main, mais laisser un peu de mou. Si le chien va trop vite, lui parler, attirer son attention pour qu’il attende. Ceci marche assez bien avec Igor, mais il va falloir s’entraîner dans un endroit discret parce que j’ai l’air d’une folle à parler à mon chien et changer de direction comme ça !
Venir quand on dit « viens »
La commande « viens » est simple quand le chiot est à la maison. A la maison j’appelle « Igor, viens ! » et je le récompense avec une croquette ou une caresse dès qu’il vient. Tout au début je le faisais quand le chiot n’était qu’à 1 mètre de moi, et au fur et à mesure je l’appelle quand il y a plus de distance entre nous. A la maison la commande « viens » fonctionne.
Mais ici l’éducatrice Laetitia installe plusieurs chiens (et personnes) le long du chemin, puis retiens Igor à 10 mètres de moi et je l’appelle. Ça marche, il court vers moi sans faire (trop) attention aux chiens qu’il doit ignorer tout le long. C’est plus difficile avec toutes ces distractions, mais Igor est bon élève.
Le parcours Agility
Puis Igor et moi allons explorer les équipements de type « agility » avec le petit pont instable et autres équipements qui vont lui permettre de s’habituer aux surfaces étranges.
Le tunnel. Il y en a beaucoup d’autres, mais je n’ai pas des photos de tout.
Conclusion
Igor et moi avons beaucoup de choses à travailler ! Et pour faire des progrès il faut s’entraîner tous les jours. Etre famille d’accueil prend beaucoup de temps, surtout les deux premiers mois où il est vital de bien sociabiliser le chiot et qu’il internalise bien les bases de l’obéissance. Il faut aussi lui présenter toutes sortes de stimuli sans pour autant lui faire peur. C’est pas sorcier, mais ça demande du temps, beaucoup plus de temps que je pensais au début.
Ce matin le chat s’approche, renifle Igor et fait demi-tour pour aller lui voler des croquettes. Igor reste calme et le laisse manger tranquilement. De plus hier le chat est revenu dormir sur mon lit toute l’après-midi comme à son habitude. Parfait, ils sont copains !
Laetitia a demandé qu’Igor dorme seul au salon à partir de lundi soir. J’avoue que j’aurais préféré le laisser dormir dans la chambre avec ma fille parce que c’est encore un « bébé », mais il faut que le chiot devienne indépendant, et ce n’est pas en passant chaque seconde avec nous qu’il va le devenir. Donc, Igor passe au salon. Depuis le début il dort dans un vari-kennel. Cela permet de lui apprendre à se retenir car le chien ne veut pas faire ses besoins là où il dort et se retient autant qu’il peut. On ne le force pas à rentrer dans le kennel, on en fait un jeu, j’y mets des jouets, des choses à manger, il en rentre et il en sort pleins de fois dans la journée, on ne ferme la porte que pour dormir et ça ne le traumatise pas du tout.
Tant qu’à tout chambouler, je me suis dit que j’allais l’installer dans le grand kennel qui a servi à Luna, comme ça il a de la place. Je vais garder le petit kennel pour le transport tant qu’Igor ne sait pas encore rester au pied dans la voiture. Le changement s’est bien passé, Igor a dormi toute la nuit sans problème. Il confirme donc ce que j’ai toujours su, c’est le plus grand et le plus beau 😉
Je n’en pouvais plus, Igor est passé à la douche, il sent bon maintenant 🙂
Par curiosité il rentrait régulièrement dans notre douche à l’italienne et ne semblait pas en avoir peur. Donc j’ai préparé une grande serviette propre, le champoing pour chiot, j’ai fait couler l’eau pour qu’elle soit juste tiède, et je l’ai invité à venir avec moi. Puis je me suis assise dans la douche de façon à lui bloquer la sortie et je l’ai mouillé doucement, sauf sur le visage et les oreilles. Il était surpris, mais n’a pas eu peur et n’a pas vraiment cherché à sortir. Quand il a été tout bien mouillé j’ai éteint l’eau et je l’ai savonné de partout (sauf le visage et les oreilles), puis rincé longtemps, puis pris au bras dans la grande serviette pour ne pas qu’il en mette partout. Le tout a pris 5 minutes. Il ne me reste plus qu’à laver son lit, et on respirera mieux chez nous ! Le voici tout beau tout propre et presque sec 🙂
Je savais qu’Igor devait apprendre à faire dans le caniveau depuis mon premier contact avec l’école de chiens guide de Toulouse et je savais que ça présenterait une difficulté parce que le caniveau le plus proche est à 50 m de chez moi. Mais Laetitia notre éducatrice a dit c’est simple, il suffit de porter Igor aux bras jusqu’au caniveau dès que je le sors de son vari-kennel le matin et il ça ira tout seul. Il y a eu un hic. Les premiers jours d’Igor chez nous il a plu sans arrêt et le caniveau était plein d’eau. Les jours où il n’y avait pas d’eau le chat Jack a décidé de nous attendre dans le caniveau et de bondir sur Igor pour jouer, puis aller sauter sur un mur, puis passer devant nous comme une bombe, bref, le chat–bien qu’adorable–n’a pas aidé les chose.
Donc, les premier 15 jours j’ai laissé Igor faire sur une zone cimentée près du caniveau sans le laisser faire sur le trottoir parce que ça c’est crado. Je me disais tant que ce n’est pas sur l’herbe, ça ira. Et bien non. Laetitia veut caniveau. Elle a raison je pense, et en plus c’est son éducatrice, donc c’est à elle de décider. Je comprends bien les avantages du caniveau. La personne aveugle n’a pas l’obligation de ramasser (ce qui serait extrêmement compliqué je pense), les passants ne marchent pas dessus, le caniveau va aux égouts, bref, c’est idéal. Mais comment faire pour qu’Igor change ses habitudes ?
Laetitia a expliqué : porter Igor au caniveau dans les bras pour ses premiers besoins du matin, ne pas lui donner de mou, le remettre gentiment dans le caniveau s’il en sort, l’encourager. Il va pleurer et insister que c’est mieux sur le ciment mais non, il faut prendre le temps et rester au caniveau, il va finir par faire. Et s’il ne fait pas son caca, le ramener dans son vari-kennel et l’enfermer avec son eau et ses croquettes, puis attendre un peu et le ramener au caniveau au bras. Il faut prendre le temps et ne pas lâcher. OK.
C’est samedi aujourd’hui, j’ai le temps, je me suis dit qu’on allait y rester le temps qu’il faut. Et ça a marché ! 10 minutes plus tard nous avions pipi et caca dans le caniveau 🙂 Je lui ai tellement fait la fête que j’ai certainement réveillé les voisins, mais c’est pas grave, Igor sera un chien caniveau et le plus beau en plus !
Potty training is a big thing for a service dog. These dogs need to be 100% trustworthy when it comes to holding it while in stores, airplanes, restaurants, while their person is at work or at school, etc. They must learn to go on command whenever their person can give them a potty break. Guide dog must know how to go potty on leash which most dogs despise because they like to roam around to find a good spot, right? A guide dog cannot do that most of the time.
A guide dog for the blind must learn to go in the gutter so that their blind handler doesn’t have to pickup. Makes sense, right? Don’t ask a blind person to pick up dog poop, that’s a recipe for disaster. He must also learn to do his business quickly because the blind person cannot walk them all over the place looking for the ideal potty spot. Would you let your dog roam looking for the « perfect spot » if you had to do it with your eyes closed? No way! AND, get this: male dogs must never lift their leg so there is no chance that they’ll pee on their person or on something valuable that the handler cannot see. Oh my!
Potty training falls mostly on the family that raises the pup, this is one area that I’m going to have to get 100% as well. Today I’m here to report that we’re off to a good start.
I had been told about the gutter thing, as a matter of fact the Toulouse Guide Dog school puts it right in the initial application and it’s one of the first things the trainer mentioned during our first phone call. We live at the end of a private dirt path, the nearest gutter is 50 yards away, so that was a concern. The trainer said it’s easy: when you get the pup out of his kennel in the morning, carry him all the way to the gutter, place him in the gutter and encourage him to do his business there. He’ll pee first, and then will poop soon after, but sometimes it takes a few minutes. Do not let the dog get out of the gutter until both businesses have been done.
The implementation was difficult at first. It rained non-stop the first few days Igor was with us, the gutter was full of fast-running water. So I did the next best thing: I made him do his business a cemented area right by the gutter, yet not the sidewalk. It’s a spot where I have to pick-up, but I don’t mind. So for about 2 weeks Igor did his first business of the day on that cemented area and I thought we were doing fine so long as it wasn’t grass. I was wrong.
At our second follow-up with his actual trainer Laetitia (we hadn’t worked with her yet because she was away placing a fully trained dog with a blind person) she told me that cemented area wouldn’t do. He HAS to learn the gutter, not cement nearby, not gravel, gutter. She would crate him until he did his business in the gutter when he’s with her. Dang that’s harsh, but she’s right, and she’s in charge. I have to change Igor’s mind about the gutter.
I normally get up at 6:15 to fix Marianne breakfast before she takes the bus to school. To accommodate Igor’s potty training I set the alarm for 6:00 and spent 15 minutes walking him along his cemented area, but I don’t want to stay out there any longer than I have to, honestly I feel like a fool half way dressed with my dog pooping on cement when we have a perfectly good yard!–so I always rushed through it. Laetitia said you can’t do that at the beginning. Take the time, make him stay in the gutter until he goes. If he pees but doesn’t poop, bring him back to the house in your arms, crate him with his food and water, and give him another chance an hour later. Don’t let him do his first pee and poop of the day anywhere but in the gutter no matter how long it takes. She said he’d cry and fuss because he’s used to the cemented area by now, but don’t mind him, short leash, gutter.
And today that’s exactly what I did! It’s Saturday morning, I have more time, so we’re on Igor! Laetitia was right, he did cry, he really wanted to go back to the cemented area, jumped out of the gutter many times, but I put him back, then he peed within 2 minutes, and 5 minutes later he pooped IN THE GUTTER!!! I praised his so much and so loudly I probably woke up some neighbors, but I don’t care 🙂
You’re probably going to ask can he EVER go in the grass like a normal dog? Yes, but not the first business of the day. The rest of the time he can go where he likes. We don’t know where he is going to live eventually, country, maybe city, he has to do either easily and on command. How will I train him to not lift his leg? I have no idea. Laetitia said that’s why we nutter them at 7 months on the dot. She’ll explain more I’m sure. How am I going to do this when Igor gets too big to carry? Leatitia says carry him as far as you can, then put him down and run the rest of the way to the gutter. OK, that’ll be a spectacle all in itself, but I’m game.
But for today I have to say I’m so proud of Igor! He’s going to be the biggest, baddest guide dog ever! Here he is with his litter mate India and an older guide dog in training.
A l’occasion de notre deuxième visite de suivi Igor a fait sa première sortie en ville, a pris le métro, l’escalator, l’ascenseur et a vu pleins de choses nouvelles. Il est important de faire ces découvertes avec l’éducatrice parce que les chiots se font facilement des grosses peurs qui sont difficiles à surmonter plus tard. C’est donc Laetitia, l’éducatrice qui va éduquer Igor, qui a géré la balade et m’a montré comment faire. Igor était fatigué d’avoir tant joué avec Luna ce matin-là et n’avait pas encore fait de sieste. En plus il n’aime pas du tout la voiture, a pleuré tout le long dans son vari-kennel. Mais, dès qu’il a revu sa soeur India il l’a reconnue et se sont mis à jouer ensembles, ce qui l’a un peu réveillé.
Nous avons commencé par le métro à la station Jolimont à Toulouse. Laetitia a pris les choses en main pour me montrer comment faire. Tout d’abord laisser Igor regarder, renifler, entendre un métro arriver et repartir sans monter dedans (pour ne pas être surpris par les sons), le laisser se familiariser avec l’endroit tranquillement. Plusieurs personnes ont demandé à le caresser, pas de problème, on les a laissé faire, Igor a semblé content de les voir. Igor est calme, ne donne pas de signe de peur, nous prendrons le prochain métro. Laetitia le prend au bras et nous montons dans le métro. Il n’y a pas trop de monde, elle le pose par terre. Il renifle sans aller trop loin, le métro accélère et ralentis, pas de souci pour Igor.
Puis c’est l’escalator. De nouveau Laetitia le prend aux bras pour éviter qu’il s’effraie, mais il semble vraiment calme et pas du tout étonné par tout cela.
Nous faisons un petit tour de la place Wilson, nous passons devant le grand manège auquel il ne prête pas attention, Laetitia lui fait remarquer les pigeons, il se dirige un peu vers eux, sans que cela ne lui fasse trop d’effet. Au retour c’est à mon tour de le prendre aux bras pour l’escalator et il en profite pour me faire des papouilles 🙂
Vraiment ce chien est très cool, il ne s’affole pas, il fait sa petite vie de chiot, mais c’est un amour. Laetitia attire mon attention sur les choses que nous pouvons améliorer, mais Igor et moi avons passé un bon moment.
Une semaine après l’arrivée d’Igor chez nous Magali est venue nous rendre visite à la maison pour voir comment Igor s’habituait à sa nouvelle vie. La première semaine avec un chiot est stressante, il me tardait de la voir pour pouvoir lui poser toutes mes questions et pour qu’elle me donne des conseils. De son coté, elle avait des papiers à remplir avec moi, s’assurer que je lui donne bien son vermifuge, que je prenne les rendez-vous vétérinaires, assurances, convention, etc. C’était l’heure de la sieste, donc Igor nous a laissé parler tranquillement.
A cet âge-là c’est surtout pipi caca qui pose problème et le fait que le chiot met tout à la bouche. Les « accidents » à l’intérieur, les crottes rencontrées en balade que le chiot voudrait bien manger, faire ses besoins au caniveau qui n’est pas encore acquis, le chiot qui attrape tout en bouche, les chaussures « volées », ce genre de chose. Magali m’a rassurée que tout ce que faisait Igor était normal et n’a montré comment le gronder pour qu’il comprenne, et le message général était relax, c’est un chiot, ça va passer. Il se trouve qu’elle avait raison, la suite l’a bien montré 🙂
Quelques jours plus tard je me suis rendue compte que les seules crottes qui intéressent Igor sont les crottes de chat, et ça c’est tous les chiens, « c’est comme un bonbon pour eux ». [Entre nous, quelle HORREUR !!!!] Igor sait maintenant mieux retenir son urine et attend la sortie pour se soulager (c’est pas qu’il n’y a jamais d’accident, mais une fois par semaine c’est pas pareil qu’une fois toutes les heures). Il course les feuilles qui volent et le attrape les papiers qui trainent dans le caniveau, mais il ne les mange pas, c’est juste pour voir ce que c’est, bref, c’est un chiot normal.
Le message était tout va bien, continuez comme ça, et c’est ce que nous avons fait en allant faire une petite promenade. Relax, relax 🙂
Elever un chiot ça se fait en famille. Comme vous le voyez, ma fille adhère au projet de tout coeur !
Avant même qu’Igor vienne chez nous il a eu la visite de Joanne notre amie écossaise qui n’attend qu’une chose c’est que je parte en week-end pour qu’elle puisse s’en occuper 🙂 Elle est famille d’accueil depuis de nombreuses années et nous nous connaissons de notre autre passion, le basket féminin. En fait c’est un peu grâce à elle que j’ai décidé d’élever ce chiot, j’y pensais depuis des années, mais sans un peu d’encouragement peut-être ne l’aurais-je jamais fait. Merci Joanne !
Et ici ma nièce qui s’est tapé deux heures dans les transports en commun pour venir voir la merveille dès qu’elle a pu. L’amour des chiens c’est génétique je pense.
En fait tout le monde l’aime Igor, sauf peut-être la dame à la banque qui m’a jetté un oil noir. Je pense qu’elle n’était ni d’humeur pour les chiots ni pour les humains ce jour là. A part elle, tout le monde fait de grands sourires.
The second Igor arrived in our home (once he got done sniffing Luna and meeting the bellicose cat) he took a liking to our huge coco door-mat right inside our front door. And by « liking » I mean he peed on it. Twice. Within a few minutes of each other. That’ll humble a person. You thought you could handle a puppy, eh? Well try me he said! The thing is when he pees you can hardly see it, he bends his back legs slightly and lets it go. His bladder must be the size of a thimble so he has to go small quantities several times per hour. Plus he’s part Labrador and drinks constantly. Dog trainer said remove the coco mat, so I did. Now we have mud outside (a lot of rain this winter) and no coco mat. Our floor may never recover despite considerable scrubbing on my part. If you like clean floors, don’t raise a puppy!
But he’s a happy puppy and quite clever, and with kind persuasion on our part the « accidents » are getting far and few between. This is good because the first 12 days he peed inside 3-4 times per day. On day 13 all of a sudden he started holding it and peeing bigger quantities less frequently. Yeah for Igor!
What’s the secret? The one thing the trainer told me that I’d never heard before was don’t let the dog see you cleaning up his mess. Otherwise he thinks it’s cool that you’re paying attention to what he did. So a few times a day when Igor peed in the house I blocked him off in another part of the house and cleaned up when he couldn’t see me do it. Also there’s the obvious, when the dog pees and you didn’t catch it in the act, don’t yell, don’t make a fuss, don’t say anything actually, the dog will not understand. However when you do catch it in the act, yell NO and grab it in your arms and put it outside where peeing is encouraged, and when the dog goes praise with enthusiasm. Dog will not pee while in your arms (I’ve tested this many times, it’s true!) So here we are, Igor has been with us for two weeks and potty training is going great. So, am I done with potty training? Nope. Next time I tell you about the specific complications having to do with potty training for the guide dog, not as simple as what a family dog needs to learn.
Dans la demi-heure de son arrivée chez nous Igor a manifesté son amour du tapis en coco géant qui se trouve dans l’entrée (à l’intérieur donc) en faisant pipi dessus deux fois en 10 minutes. C’est pas qu’on le surveillait pas, mais un chiot c’est très discret pour faire pipi, il flexe à peine son bassin et hop! J’ai vu la petite tâche 30 secondes plus tard, mais trop tard, pas besoin de le gronder, je ne l’ai pas attrapé sur le fait, si je le gronde il ne va pas comprendre. Je le prends aux bras et je le pose sur l’herbe dans le jardin en lui disant « tes besoins ! » comme on me l’a demandé à l’école. Rien. On reste dehors quelques minutes (il pleut !) et on rentre sans qu’il ait fait pipi.
Erreur fatale !!! Aussitôt rentré Igor attend que je lui tourne le dos pour refaire sur le tapis en coco. Arghhhhhh!!!!! Encore un pipi de rien du tout, mais un pipi quand même et le coco c’est pas lavable. Là je ne suis pas contente parce que moi aussi je l’aime mon tapis en coco, mais pas pour les mêmes raisons. Que faire ? Pour l’instant je ne quitte plus Igor des yeux espérant le prendre en flagrant délit. OUI ! Une heure plus tard (alors que je l’avais sorti entre temps) je le vois faire son petit flex dans le couloir et je crie NON ! Je l’attrape au vol et me précipite au jardin. Il pleut toujours, mais là il continue son pipi dehors. Je le félicite abondamment.
L’éducatrice appelle pour demander des nouvelles, je lui parle de mes soucis tapis coco et elle dit il faut l’enlever parce que les chiots impriment vite et refont au même endroit facilement. OK, j’y avais pensé moi-même, mais ce n’est pas simple parce qu’il est vraiment grand ce tapis (lourd) et dessous c’est la chape, vraiment pas beau. Mais je l’enlève. Il faut souffrir pour élever un chiot 😉
En plus il n’arrête pas de pleuvoir, on a tous les pieds sales, sans tapis coco le sol de la maison est bourré de traces de pates et de pieds. ET, si je laisse mes chaussons dans l’entrée comme je le fais d’habitude pour pouvoir changer de chaussures en rentrant, le chiot me les vole et détale parce qu’il sait que ce n’est pas permis. Bref, les premiers jours sont un peu tendus. Moi je dis, si avoir un sol nickel tout le temps est vital pour vous, ne prenez pas de chiot, mais ça vous avez déjà dû y penser. Et si vous êtes aussi cool que moi, au moins prévoyez de passer pas mal de temps à nettoyer au début, parce que votre maison va vite se transformer en chenil sans ça. Plus les jours passent et moins j’ai besoin de nettoyer, et s’il pouvait arrêter de pleuvoir, ce serait sympa aussi !
Je m’inquiétais un peu de l’effet que ferait l’arrivée d’Igor sur notre chat et c’est vrai que le premier jour le chat s’est sauvé et n’est pas revenu pendant 24h. Mais depuis chaque jour le chat s’apprivoise de plus en plus, rentre dans la maison, s’approche un peu d’Igor, bref il y a de l’espoir.
C’est bien connu, les chiens et les chats c’est rarement le coup de foudre. Il faut les habituer les uns aux autres, même quand le chat (Jack) a déjà l’habitude d’un chien (Luna). Dès sa première minute chez nous Igor s’est trouvé nez à nez avec Jack qui a fait le dos rond et a soufflé dans sa direction sans aucune provocation. Ma mission était de protéger le chiot (qui lui avait aussi déjà rencontré des chats dans son élevage) en m’interposant et en m’assurant que le chat trouve la sortie immédiatement. Ensuite j’ai tendu l’oreille et dès que j’entendais le petit claq de la chatière je m’inquiétais d’où était le chiot pour qu’il ne soit pas surpris. Une supervision de près est vitale car il arrive que le chat de la maison blesse le chiot très gravement. Une éducatrice m’a raconté qu’un chat a creuvé l’oeil d’un chiot dès son second jour en famille, ce n’est pas anodin du tout. Donc vigilence absolue les premiers jours, ne jamais laisser le chat et le chiot sans surveillance que ce soit dans la maison ou dans le jardin.
Jack a recommencé à rentrer de plus en plus dans la maison au troisième jour motivé par la faim et la pluie. Il n’y a plus eu d’épisode de soufflement de la part du chat, uniquement le dos un peu bondé, un chat qui se cache un peu, mais j’ai bien vu que le chat avait de moins en moins peur. Je ne dis pas que tout risque est passé pour le chiot, mais je pense que d’ici peu le chat va ignorer Igor de la même façon qu’il ignore Luna. Tout le monde m’a dit ça prend deux semaines, ça me parrait tout à fait cohérent avec ce que j’observe. Ca aide beaucoup qu’Igor sait déjà qu’il ne faut pas attaquer les chats, il est curieux envers Jack, mais pas du tout agressif. Je suppose que cela vient d’une bonne socialisation en élevage.
Notre cher Igor est un chiot normal : il est très curieux. Il met son nez partout et essaie de tout prendre à la bouche. Ce n’est pas qu’il adore nos chaussures, c’est que pour lui les chaussures c’est tout nouveau et ça l’intéresse. On lui dit non, on lui enlève la chaussure, on essaie de le distraire avec autre chose et étant donné qu’il est facilement distrait 1 minute plus tard, il retourne à la chaussure. Aaaargh ! La leçon est simple : il faut ranger les chaussures là où il ne peut pas les prendre à la bouche ! Motivation suffisante pour tout bien ranger ? Je vous dirai dans quelques semaines si les humains qui vivent ici ont bien compris la leçon.